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Les mokaddems casablancais privés d’une partie de leurs primes RGPH

Au lieu des 2000 DH promis, ils n’ont eu que la moitié, voire beaucoup moins


Hassan Bentaleb
Samedi 4 Octobre 2014

Les mokaddems casablancais privés d’une partie de leurs primes RGPH
Mauvaise surprise pour les mokaddems casablancais. Ils n’ont eu droit qu’à 1.000 DH au lieu de 2.000 promis avant le lancement de l’opération de recensement général de la population et de l'habitat. Certains d’entre eux ont même reçu moins, voire rien du tout. 
«On nous a promis des primes équivalentes à 100 DH par jour, soit 2.000 DH pour les 20 jours qu’a duré l’opération. Un montant qui était censé être viré sur nos comptes bancaires puisqu’on nous a demandé d’apporter un relevé d'identité bancaire et une copie de la CIN », a précisé un mokaddem sous le sceau de l’anonymat avant d’ajouter : « Pourtant, à la fin de l’opération, on a eu une douche froide puisque nos indemnités ont été réduites de moitié. Certains d’entre nous n’ont eu droit qu’à des sommes encore plus modiques voire rien du tout. En outre, on a été payés en cash et non par virement».
Une déception  que les mokaddems casablancais ont eu du mal à digérer puisqu’ils estiment être les seuls au Maroc à avoir été traités de la sorte.  « Plusieurs collègues d’autres villes nous ont  confirmé que ceux d’entre eux qui officiaient en milieu urbain ont perçu 2.000 DH contre 2.200 pour ceux qui le faisaient en milieu rural », a déclaré un autre auxiliaire d’autorité avant de poursuivre : « On n’arrive pas à comprendre pourquoi on a été injustement indemnisés alors que notre rôle a été crucial dans la réussite de l’opération de recensement. On a été mobilisés durant trois jours avant le lancement du recensement pour mettre à jour les informations concernant nos arrondissements. Et on a accompagné  les enquêteurs du matin au soir et tout au long des 20 jours qu’a duré cette opération».  Pas le temps de dire plus et le voilà interrompu par un autre de ses collègues qui a lancé avec ironie : « l’Etat n’a trouvé rien de mieux pour nous remercier du travail que nous avons accompli durant  l’opération de recensement que de réduire nos indemnités. C’est logique, n’est-ce pas ? Puisque c’est toujours nous qui faisons le sale boulot et c’est aux autres d’en récolter les fruits».   
En effet, les mokaddems de la capitale économique se considèrent comme des laissés-pour-compte ou plutôt comme des souffre-douleurs. Ils estiment que cette injustice jette une lumière crue sur la réalité de leur statut et sur leurs conditions de travail au sein de l’administration territoriale. « Nous n’avons ni statut, ni droits,  ni rien. Nous sommes à la merci de  nos supérieurs hiérarchiques directs,  à savoir, les caïds qui n’hésitent pas à nous maltraiter vu notre situation administrative floue », nous a confié l’une de nos sources. En fait, jusqu'à aujourd'hui, il n'y a aucun règlement ou loi qui régit ce métier «auxiliaire» à la fonction d'agent d'autorité, notamment au sein de l'administration territoriale. Ces mokaddems sont mobilisés 24h/24 et 7j/7 et ils sont souvent obligés par leur hiérarchie d’effectuer des tâches qui relèvent des attributions d'autres services. Parfois, ils sont même appelés à effectuer des tâches dangereuses et peu décentes. Et ce, sans bénéficier d'une quelconque assurance-risque.  Pire, ils ne bénéficient que de salaires dérisoires estimés à 2.400 DH par mois et d’une pension de retraite de 1.000 DH. Un plafond qui ne répond à aucun critère y compris celui afférent à la durée du service effectué pour l'administration publique. 
 


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