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Les militants "5 Etoiles" évitent un procès à Matteo Salvini


Mercredi 20 Février 2019

Les militants du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) se sont prononcés lundi, lors d'un vote en ligne, contre la tenue d'un procès à l'encontre du ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), un vote qui a provoqué des remous dans la majorité.
Près de 60% de ces militants ont voté en faveur de M. Salvini, dont le parti gouverne l'Italie depuis juin en coalition avec le M5S. Plus de 52.000 d'entre eux ont participé à ce scrutin organisé de 09H00 GMT à 20H30 GMT sur la plateforme "Rousseau".
"Le nombre élevé de votants démontre encore une fois que Rousseau fonctionne et confirme la pertinence de notre instrument de démocratie directe", s'est félicité le vice-Premier ministre Lugi Di Maio, chef de file du M5S.
La décision, inédite d'organiser ce vote, a toutefois fortement divisé la formation antisystème, dont les dirigeants et ceux de la Ligue avaient indiqué qu'elle pourrait aboutir à une crise gouvernementale en cas de vote défavorable au ministre de l'Intérieur.
Le tribunal des ministres (autorité compétente pour les membres du gouvernement) de Catane (sud) a engagé une procédure pour "séquestration de personnes" à l'encontre de M. Salvini, accusé d'avoir interdit pendant plusieurs jours le débarquement de 177 migrants secourus en août par le Diciotti, un navire des garde-côtes italiens. Les migrants avaient finalement été répartis dans plusieurs pays de l'UE.
La décision finale d'autoriser ou non la justice à poursuivre le ministre revient toutefois à une commission sénatoriale qui devait se réunir mardi, puis au Sénat dans son ensemble, où le M5S et la Ligue ont la majorité. Le M5S, fort du résultat de ce vote en ligne, devrait donc refuser avec la Ligue, que ces poursuites soient engagées.
Le choix du M5S de demander leur avis à ses adhérents a fracturé le mouvement antisystème - fondé sur les principes de transparence, de probité et de démocratie participative - entre les "purs et durs" qui considèrent que rien ne doit faire obstacle à la justice, et les "réalistes" qui estiment que M. Salvini devait éviter ce procès, sous peine de voir la coalition gouvernementale éclater.
La polémique sur ce dossier a grossi dans les rangs du pouvoir au point de pousser le chef du gouvernement Giuseppe Conte lui-même, son vice-Premier ministre Luigi Di Maio et le ministre des Transports (tous trois représentants du M5S) à se joindre à la procédure judiciaire, solidairement à Matteo Salvini.
Sur sa plateforme "Rousseau", la question était ainsi formulée: "La décision de retarder le débarquement du navire Diciotti pour redistribuer les migrants dans divers pays européens a-t-elle été prise pour sauvegarder un intérêt de l'Etat ?".
Les votants étaient appelés à répondre par un "oui", impliquant alors que le ministre de l'Intérieur ne devait pas être poursuivi, ou un "non" impliquant le contraire.
Sur son blog, le M5S, toujours prompt à pourfendre les corrompus et ceux qui tentent d'échapper à la justice, a tenté de justifier cet appel à ses sympathisants, dans le but d'éviter à un ministre les foudres de la loi. "Le cas est différent", car en l'occurrence il ne s'agit pas "de pots-de-vin, d'escroquerie ou de marchés truqués" mais d'un ministre qui a agi "dans l'exercice de sa fonction et non pour des actes commis dans son intérêt privé et personnel", a affirmé le Mouvement dans son blog.
Cela n'a pas empêché l'opposition de gauche de dénoncer ce vote en ligne comme une "une bouffonnerie", la droite de Silvio Berlusconi le qualifiant elle de "moquerie".
Le comique et fondateur du M5S Beppe Grillo a lui-même ironisé sur Twitter résumant la consultation interne dont il a jugé la formulation alambiquée par "Si tu votes +oui+, ça veut dire +non+ et si tu votes +non+ ça veut dire +oui+".
Quant à Matteo Salvini, dont le parti caracole dans les sondages avec 32% d'opinions favorables, il s'est dit "très tranquille" dimanche assurant son partenaire de gouvernement, qu'il distance désormais de plus de 10 points, que l'Exécutif ne tombera pas parce qu'il a "donné (sa) parole".


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