
Une avancée décisive dans les pourparlers se fait toujours attendre, au huitième jour de ce round final. Mais des clignotants semblent passer timidement au vert.
"La prolongation des négociations n'est une option pour personne. Ni pour nous, ni pour les autres. Nous essayons d'achever le travail à ce stade. Mais est-ce que cela se produira, je ne peux pas le dire avec certitude", a déclaré Babas Araghchi, l'un des principaux négociateurs iraniens à la télévision d'Etat. Mais il a encore une fois insisté sur le fait que tout accord devait respecter les "lignes rouges" de l'Iran.
Il a précisé que les négociateurs avaient préparé "un texte de 20 pages avec cinq annexes, au total entre 70 et 80 pages", mais que certaines "questions importantes", notamment "quatre ou cinq points concernant les sanctions" n'étaient toujours pas réglées et devraient être tranchées par les ministres. "Nous sommes vraiment en fin de partie", a déclaré à des journalistes un haut responsable gouvernemental américain.
Les Iraniens réclament une levée rapide et globale de ces dernières, quand le P5+1 insiste sur un processus progressif et réversible au cas où Téhéran ne tiendrait pas ses engagements.
A la mi-journée, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukia Amano, a aussi signalé que son organisation pourrait conclure à la fin de l'année ses investigations sur la "possible dimension militaire" (PMD) du programme nucléaire de l'Iran, un des points clés du dossier. Amano s'était rendu jeudi en visite à Téhéran, à l'invitation des autorités iraniennes, et s'est notamment entretenu avec le président Hassan Rohani. La PMD est un des aspects les plus délicats des négociations. L'AIEA soupçonne Téhéran d'avoir mené des recherches au moins jusqu'en 2003 pour se doter de la bombe atomique, et cherche à avoir accès aux scientifiques impliqués, ainsi qu'aux documents et aux sites qui pourraient avoir abrité ces recherches.
Téhéran a toujours démenti avoir voulu ou vouloir se doter d'un arsenal militaire nucléaire, affirmant que les documents sur lesquels se base l'AIEA sont des faux.
Attendus pour trancher et faire les ultimes arbitrages, les chefs de la diplomatie devaient commencer à revenir dimanche dans la capitale autrichienne, pour retrouver l'Américain John Kerry et l'Iranien Mohammad Javad Zarif. L'accord est censé être conclu - ou pas - d'ici mardi.
Les négociations doivent permettre d'aboutir à un accord visant à s'assurer que le programme iranien ne puisse avoir de dimension militaire, en échange d'une levée des sanctions internationales qui frappent l'Iran.