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Rendu public vendredi lors d’une conférence de presse tenue à Casablanca, ce document de l’Observatoire marocain des violences faites aux femmes comporte des données statistiques des associations membres actives dans différentes régions du Maroc (Tanger, Chaouen, Martil, Mdieq, Larache, Al Hoceima, Casablanca, Agadir, Béni Mellal, etc,).
Selon ledit rapport, «4.603 est le nombre des femmes qui ont osé briser le silence et se présenter aux centres d’écoute, pendant l’année 2016. Parmi ces femmes, six ont été assassinées et une s’est suicidée». Le rapport déplore l’absence d’une politique publique dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes et l’absence d’une volonté ferme pour promouvoir les conditions des femmes et l’instauration de l’égalité entre les deux genres.
En termes d’âge, l’étude a souligné que des femmes de tous âges souffrent de violences. En effet, elle a affirmé que la majorité des femmes sont âgées entre 18 et 38 ans (64,48%), 155 femmes sont âgées de moins de 18 ans, alors que 37 femmes sont âgées de plus de 60 ans.
En ce qui concerne la situation sociale des femmes violentées, le rapport a mis en avant que la violence touche surtout les femmes qui se trouvent dans des situations précaires et que la moitié d’entre elles ne sont pas indépendantes financièrement. Ainsi, 60,03% des femmes sont touchées par le chômage, 16,50% sont des ouvrières et 9,01% sont des femmes agents d’entretien. En plus, l’étude a montré que 38,93% des femmes qui ont subi des violences habitent dans un bidonville ou dans une chambre.
Selon les rédacteurs de ce rapport, la violence à l’égard de la femme peut aussi être d’ordre psychologique. En effet, l’étude a affirmé que 4,01% des femmes ont subi des violences de ce genre. Ces violences, d’après la même source, prennent plusieurs formes, à savoir les insultes et violences verbales (840 cas), les menaces de coups et de torture (983 cas), les menaces d’expulsion (206 cas) et les menaces de meurtre (200 cas).
Le rapport a indiqué que le taux des violences physiques est de 34,21%. 6 femmes ont perdu la vie à cause de ces violences alors que 246 autres ont échappé à la mort.
Il a également souligné que le taux des violences économiques atteint 10,91%. Ainsi, 35,10% des femmes ont été privées des pensions et 277 femmes ont été expulsées du domicile.
Selon la même source, 622 femmes ont vécu des violences sexuelles et 148 hommes ont obligé des femmes à des pratiques sexuelles non désirées et sans consentement, 119 hommes ont exercé un viol conjugal, 65 femmes ont été violées et 22 femmes ont été harcelées sexuellement.
Par ailleurs, « Oyoune Nissaiya » a assuré également que 1.419 formes de violence juridique ont été enregistrées, dont 439 femmes sont privées des pensions. La même source a souligné que plusieurs femmes ont été violées par un ami, un partenaire ou autre, mais elles n’ont pas porté plainte à cause des lois qui peuvent les incriminer de relations sexuelles extraconjugales, 7 femmes ont été poursuivies en justice à cause de leurs plaintes contre leur partenaire qui les a violentées (hors mariage) et 26 femmes ont perdu la garde de leurs enfants en raison des lois qui les discriminent.
Le pire, selon les rédacteurs de ce rapport, c’est que les hôpitaux publics n’assurent pas le suivi psychologique des femmes victimes de violences hormis des cas jugés comme étant graves.
L’Observatoire marocain des violences faites aux femmes a saisi cette occasion pour rappeler ses revendications principales pour mettre fin aux violences faites aux femmes. Ainsi, le rapport a appelé à la nécessité d’harmoniser les lois nationales avec les Conventions internationales des droits de l’Homme et notamment avec la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ainsi qu’avec les dispositions constitutionnelles qui insistent sur le principe de la non-discrimination entre les deux genres et l’interdiction de la violence.
Il a appelé également à la révision radicale et globale du projet de loi n°103-13 relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes en l’harmonisant avec les normes internationales en la matière et en y incluant les revendications et les propositions du mouvement féminin marocain avant de le présenter devant le Parlement. Il convient de rappeler que ce projet de loi a fait couler beaucoup d’encre après que plusieurs associations de la société civile ont vivement critiqué ses dispositions.
«Oyoune Nissaiya» a déploré le fait que ce projet de loi ne prend pas en considération les violences psychologiques. Le rapport a fait savoir également que «les violences sexuelles engendrent des violences psychologiques et physiques et entraînent également une exclusion sociale des femmes. Les projets de loi actuels sous-estiment ces violences, et à titre d’exemple, le viol conjugal n’est pas puni».