Victimes du régime algérien. Celui des généraux. Celui de Boumediane qui a ordonné l’expulsion arbitraire de 45 mille familles marocaines d’Algérie en 1975 juste après la Marche Verte qui a permis au Maroc de recouvrer son intégrité territoriale. Un véritable drame humanitaire vécu par plusieurs familles marocaines mais aussi par d’autres issues de mariages mixtes.
350.000 personnes (exactement le même nombre de Marocains qui ont participé à la Marche Verte) ont été déportées après avoir été dépouillées de tous leurs biens et cruellement séparées des leurs.
Un crime contre l’humanité qui n’a pas été condamné par la communauté internationale au moment des faits.
Elles furent reconduites un jour de fête (Aïd Adha) manu militari vers les frontières de Jouj Bghal par un hiver glacial dans des camions, des cars et des véhicules militaires. Une situation qui rappelle les déportations et les massacres nazis.
Bref, un crime contre l’humanité que le Maroc a toujours timidement condamné en jouant la carte de la paix avec le voisin algérien.
La diplomatie marocaine n’a pas joué non plus cette carte humanitaire au moment où l’Algérie présentait nos compatriotes sahraouis qu’elle gardait en otages à Tindouf comme des victimes et des réfugiés qui ont été chassés de leurs territoires.
Il faut dire également que la société civile marocaine en général a souvent gardé ses distances avec ce dossier qui ne fut pas présenté aux instances internationales pour condamner ce crime odieux perpétré par le régime algérien.
Un crime contre l’humanité qui s’est fait dans le silence, l’impunité totale. Certains y voient un véritable complot de la communauté internationale qui faisait la sourde oreille.
Il faut dire qu’à l’époque, on vivait sous la tension de la guerre froide entre deux blocs : l’Est et l’Ouest.
L’Algérie en a profité et le drame de nos compatriotes fut mis sous silence pour des raisons stratégiques dans lesquelles l’humanitaire n’a pas de place. Et la cause des Marocains déportés d’Algérie fut étouffée pendant des décennies.
Et ce sont les concernés qui vont faire exhumer ce dossier. Ceux qui étaient jeunes à l’époque ou même des enfants ont grandi et réclament désormais que justice soit faite.
Ils créent une association à cet effet, avec une antenne en Europe et des sympathisants au pays de l’Oncle Sam.
Ils interpellent le secrétaire général de l’ONU et demandent une reconnaissance de leur cause et du tort que l’Algérie leur a fait subir. Ils saisissent même le Président français et dévoilent à l’opinion internationale l’existence de tombes communes à Sebkha où seraient enterrés des Marocains, des opposants algériens et des ressortissants français.
Un dossier brûlant que le régime algérien tente d’occulter par tous les moyens. A commencer par le muselage de la presse locale et les acrobaties diplomatiques habituelles au sein des instances internationales.