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Les députés britanniques en quête d’une alternative à l'accord sur le Brexit


Mardi 2 Avril 2019

Union douanière, marché unique, référendum: les députés britanniques ont tenté de nouveau, hier, de trouver une alternative à l'accord de Brexit de la Première ministre Theresa May, et pourraient faire pencher la balance pour un divorce «plus doux» avec l'Union européenne.
La semaine dernière, les parlementaires ont déjà tenté de prendre le contrôle du processus de Brexit en examinant huit options, essayant de trouver une solution à l'impasse actuelle. Le Royaume-Uni était en effet censé quitter l'Union européenne le 29 mars mais cette sortie a dû être repoussée, faute de soutien parlementaire à l'accord de retrait négocié par Theresa May avec l'UE.
Mais les députés ont échoué à dégager toute majorité. Hier, ils devaient voter, de nouveau, sur un nombre réduit d'options, sélectionnées par le président de la Chambre des Communes. Lors du premier vote, les plus populaires étaient un référendum sur tout accord de divorce conclu avec Bruxelles, et une union douanière.
La proposition d'un modèle «Norvège», également connu comme «Common Market 2.0», pourrait aussi se distinguer. Elle signifierait la mise en place d'une union douanière spécifique avec l'UE, en plus du maintien dans le marché unique.
«Nous avons de l'espoir», a déclaré hier le député conservateur Nick Boles, porteur de cette proposition. «Ce qui compte, c'est que nous atteignons une majorité stable à la Chambre des Communes, tous partis confondus» alors que le «parti conservateur a été constamment divisé», a-t-il dit à la BBC.
Mais la dirigeante conservatrice a déjà signifié qu'elle s'opposerait au choix des députés s'il se portait vers un marché unique ou vers une union douanière européenne, car Londres perdrait la possibilité de mener une politique commerciale autonome après le Brexit.
Les votes des députés n'ont en effet qu'une valeur indicative. Mais, signe d'un cabinet divisé, le ministre de la Justice David Gauke a estimé dimanche qu'il ne serait pas «viable» pour le gouvernement d'ignorer la volonté des parlementaires, alors que la ministre du Budget Elizabeth Truss a déclaré sur la BBC que «l'option de la Première ministre reste l'option la plus populaire» et la «plus réfléchie».
Le cabinet de Theresa May est «le pire exemple d'indiscipline de l'histoire politique britannique», a jugé le responsable de la discipline à la Chambre des Communes, le «Chief Whip» Julian Smith, dans une rare prise de position lors d'un entretien avec la BBC.
Theresa May devra tout de même présenter ses plans lors du prochain sommet européen convoqué le 10 avril. Face à des dirigeants européens dont la patience est en train de «s'épuiser», a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sur la chaîne italienne Rai 1.
Vendredi, Theresa May avait laissé planer la perspective d'élections législatives anticipées, en soulignant que le processus parlementaire atteignait ses «limites».
Mais l'entreprise n'est pas sans risque: la dirigeante avait déjà convoqué des élections en juin 2017, espérant asseoir son autorité avant d'entamer les négociations avec l'UE. Elles s'étaient soldées par un revers, son parti conservateur devant s'allier avec le petit parti nord-irlandais DUP pour pouvoir gouverner.
Selon Julian Smith, c'est cette perte de majorité en 2017 qui conduira «inévitablement» à «une forme de Brexit plus modéré» compte tenu de «l'arithmétique parlementaire».
Le traité de Theresa May, censé permettre au Royaume-Uni de quitter le giron de l'UE avec une période de transition jusqu'à fin 2020, a été rejeté vendredi pour la troisième fois par les députés.
Elle a toutefois convaincu davantage de parlementaires que lors des votes précédents, signe, selon l’un de ses porte-paroles, que «nous nous dirigeons dans la bonne direction».
La dirigeante conservatrice pourrait le présenter une quatrième fois cette semaine.
Theresa May a assuré vendredi qu'elle continuerait à «plaider en faveur d'un Brexit ordonné». Elle a aussi souligné que l'option «par défaut» était celle d'un Brexit sans accord («no deal») le 12 avril, redouté par les milieux économiques.
A moins qu'elle ne demande un nouveau report, de plus longue durée, mais celui-ci doit être justifié et obligerait le Royaume-Uni à organiser des élections européennes fin mai.


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