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Les crédits bancaires traînent le pas

La faute incombe à la faiblesse de la demande, selon BAM

Vendredi 19 Juin 2015

Les crédits bancaires traînent le pas
Le crédit bancaire aurait du mal à repartir, à défaut de demande. A en croire le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri et l’enquête menée par leurs soins sur l'octroi des crédits, «cet état de fait n'est pas à cause des banques mais faute de demande». Ainsi, lors d'une conférence de presse tenue au terme de la réunion trimestrielle de la Banque centrale mardi dernier, M. Jouahri a mis en relief, outre un léger ralentissement de l'agrégat M3 à 6,8 % après 7,1 % en moyenne au premier trimestre, une diminution du rythme du crédit bancaire de 3,8 % à 2,5 %.
«L'enquête montre que c'est davantage au niveau de la demande que les crédits bancaires peinent à repartir», a affirmé le wali de BAM, relevant, néanmoins, que la demande émanant des particuliers aurait augmenté, notamment pour les prêts immobiliers.
Il a, ainsi, indiqué que les dépôts bancaires ont augmenté au niveau de la période 2015, de près de 7 %, tandis que les dépôts à terme ont progressé de manière très consistante, reflétant l'absence de demande de crédit. Et d’expliquer que les opérateurs préfèrent placer leur argent au lieu de l’utiliser dans des opérations d'investissement notant, dans ce sillage, que la Banque centrale continue d'agir en tant que régulateur pour maximiser les conditions favorables d'octroi des crédits bancaires aux PME et TPME.
Cependant, plusieurs responsables de TPME et PME s’accordent à dire que les conditions sont plus pénibles que favorables citant, dans ce cadre, les moult difficultés rencontrées. Pour eux, les banques marocaines ne font pas le nécessaire pour soutenir l'activité des entreprises acculant la majorité à bifurquer vers d’autres formes d’emprunt.
Quoi qu’il en soit,  M. Jouahri a tenu à évoquer les fonds de soutien aux PME et TPME, signalant que dans le cadre des injections de liquidités hebdomadaires effectuées par BAM pour alimenter le marché interbancaire, il sera procédé à des critères de répartition. Ces derniers devront prendre en compte à la fois les formes de crédits accordés par la Banque, le total des crédits dans les emplois de la Banque et en troisième lieu la transmission de la baisse du taux directeur aux conditions débitrices appliquées à la clientèle, a-t-il précisé. 
«Nous essayons de trouver le biais par lequel nous pourrons inciter les banques à prendre un peu de risque, sans restriction ni limitation à l'offre, de manière à susciter la demande du crédit bancaire», a confirmé le wali de la Banque centrale, précisant, à cet effet, que la baisse du taux directeur a pour objectif d'influer sur le taux interbancaire et, par conséquent, sur les conditions débitrices appliquées à la clientèle, de manière à rendre une frange de la clientèle accessible aux crédits.
Par ailleurs, M. Jouahri a, entre autres, dévoilé, s’agissant des conditions débitrices, que le taux débiteur global s'est inscrit en recul de 22 points de base à 5,81 %, sous l'effet des baisses du taux directeur de septembre et de décembre 2014, précisant que cette diminution a concerné toutes les catégories de crédit, à l'exception des prêts à la consommation. 

Décélération à 2,5%

Le rythme de progression annuel du crédit bancaire a connu une décélération à 2,5% en avril 2015, après 3,8% en moyenne durant le premier trimestre 2015, selon Bank Al-Maghrib (BAM).
 Cette évolution reflète la décélération de l'ensemble des catégories de crédit à l'exception des prêts à la consommation qui se sont accrus de 11,5% en glissement annuel, après 10,9% au trimestre précédent, explique BAM dans son rapport sur la politique monétaire.
 Ainsi, les facilités de trésorerie se sont inscrites en ralentissement, revenant de 2,8% à une croissance nulle, relève le Banque centrale, notant que les crédits à l'équipement ont vu leur taux d'accroissement annuel revenir de 4,7% au premier trimestre à 1,9% en avril.
 Pour sa part, le rythme de progression des crédits immobiliers s'est établi à 2,9% après 3,2% un trimestre auparavant, recouvrant la hausse de 5,9% à 6,2% des crédits à l'habitat et une accentuation de la baisse des prêts aux promoteurs de 3,8% à 6,4%, souligne le rapport. 
 Quant aux créances en souffrance, bien que leur rythme de croissance soit revenu de 16,1% au premier trimestre à 15,5%, leur ratio par rapport au crédit bancaire a augmenté de 6,9% à 7,2%. 
 L'analyse du crédit bancaire par secteur institutionnel fait ressortir une décélération des rythmes de croissance des concours destinés aussi bien au secteur privé qu'au public.
 En effet, la progression des prêts accordés au secteur privé s'est située à 2,2%, contre 3,7% au premier trimestre. Cette évolution est imputable tant à la décélération de 5,7% à 5,3% des crédits accordés aux ménages qu'à la contraction de 0,3% après une hausse de 2,2% de ceux accordés aux sociétés non financières privées. 
De même, les concours accordés au secteur public ont ralenti de 15,2% à 9,1%, alors que les crédits aux sociétés financières ont affiché une hausse annuelle de 1,2%, contre un repli de 1,1% en moyenne durant les trois premiers mois de l'année 2015.

Meyssoune Belmaza

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