
Des sympathisants de l'EI ont fait circuler jeudi soir des photographies sur les réseaux sociaux montrant des combattants à l'intérieur de la raffinerie avec la mention: "Les soldats de l'EI avancent pour nettoyer ce qui reste de la raffinerie". L'authenticité de ces images n'a pu être vérifiée par Reuters.
Le site de Baïdji a été attaqué en fin de semaine dernière par les djihadistes, qui ont réussi à pénétrer dans le complexe et à prendre le contrôle de plusieurs installations, dont des cuves de stockage.
En visite à Washington, le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a estimé que les djihadistes, qui ont subi un revers majeur il y a deux semaines en perdant la ville de Tikrit, voulaient adresser un message en montant leur assaut sur Baïdji. Ils ont également progressé ces derniers jours à l'ouest de Bagdad, dans la province d'Anbar.
"Je pense que c'est planifié pour coïncider avec ma visite aux Etats-Unis. Je pense qu'ils veulent montrer qu'en dépit du soutien que l'Irak reçoit, ils continuent à causer des dommages", a déclaré le chef du gouvernement de Bagdad, ajoutant que le groupe radical sunnite reste "extrêmement dangereux".
S'exprimant à la télévision d'Etat irakienne, le gouverneur de la province d'Anbar, Sohaïb al Raoui, a appelé "tous les fils d'Irak" à participer à la "libération" de la province occidentale des mains de l'EI, laissant entendre qu'il ne s'opposerait pas à l'implication de paramilitaires chiites.
La province est très majoritairement sunnite et des tribus ont déjà exprimé leurs réserves quant à la participation des milices chiites.
Selon une source policière dans l'Anbar, des miliciens chiites sont déjà arrivés à Ramadi pour participer à la lutte contre l'EI.
La raffinerie de Baïji, la plus grande d'Irak, n'est "pas menacée pour l'instant" malgré l'offensive du groupe Etat islamique qui est parvenu à rentrer dans certains secteurs du site, a estimé jeudi le plus haut gradé américain.
Les combattants du groupe Etat islamique "ont pénétré dans la périphérie" de ce site "extraordinairement grand", mais la raffinerie elle-même "n'est pas en danger pour l'instant", a déclaré le général Martin Dempsey, lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire à la Défense Ashton Carter.
La coalition menée par les Etats-Unis a mené huit frappes aériennes près de Baïji du 15 au 16 avril, selon un communiqué du Pentagone.