Et si l’ ex-chef du gouvernement se regardait dans un miroir
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Plus dure encore la situation des Marocains à cause des ratages d’ un certain Benkirane.
Abdelilah Benkirane est quelqu’un d’éternellement insatisfait et de désespérément rancunier. Il n’arrive toujours pas à digérer la bérézina de son parti aux dernières échéances électorales et son éviction de la tête du secrétariat général du PJD. Aujourd’hui, de retour aux commandes de sa formation politique, l’individu règle ses comptes réels ou supposés à tout le monde : adversaires politiques, presse, politiques publiques, rétablissement des relations diplomatiques avec Israël, enseignants contractuels, etc. Tout y passe. En effet, l’exchef du gouvernement tire sur tout ce qui bouge, critique à tort et à travers et rien ne semble lui plaire. Pas plus tard que dimanche dernier et à l’occasion du congrès régional du PJD à Marrakech, en tant que secrétaire général du parti, il n'a pas hésité à s’inscrire en porte-à-faux avec les protestations des Marocains concernant la hausse des prix des biens de consommation. Et une fois n’est pas coutume, il dit approuver la décision du ministère de l'Intérieur d'interdire la marche de protestation contre la cherté de la vie à Casablanca. Il a même poussé le ridicule prétendant qu’il était prêt à aller en prison pour avoir libéralisé les prix des hydrocarbures. «Emmenez-moi en prison, je suis prêt à faire face à un procès», a répété à plusieurs reprises l’ancien chef de l’Exécutif. Le secrétaire général du PJD s’est attaqué également aux grèves des enseignants contractuels en arguant que les représentants syndicaux de ces enseignants n’ont pas de légitimité avant de s’en prendre à la presse. En effet, l’ex-chef du gouvernement se plaint du manque d’intérêt accordé à sa personne et critique le fait d’être écarté du débat médiatique. Pour lui, ce sont ces journaux qui sont perdants puisque c’est sa personne qui fait tourner les entreprises de presse avançant ce qu’il qualifie de preuve et sortant des chiffres de vente de nulle part. La majorité gouvernementale n’a pas été non plus épargnée. Il lui reproche le retrait du projet de loi sur la couverture santé des parents, alors que ce texte aurait dû rester au Parlement où il pourrait être voté ou rejeté vu la supériorité numérique de la majorité. L’actuel chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a été également visé. Il lui reproche d’avoir imputé la flambée actuelle des prix des hydrocarbures à la décompensation décrétée par le gouvernement Benkirane II en 2017. Pourtant, Benkirane a la mémoire courte et oublie souvent qu’il était aux commandes de l’Exécutif. Et qu’il est responsable de plusieurs décisions dont les Marocains paient encore le prix fort. En effet, le bilan du gouvernement Benkirane a été très mauvais. Il a été marqué par des mesures impopulaires et par l’absence de résultats. Pis, aucune réforme d’envergure n’a été engagée. Le chef du gouvernement et son équipe ont même mené des politiques néolibérales sous la pression des institutions économiques internationales (FMI, BM et OMC) et ont échoué à atteindre les objectifs qu’ils se sont assignés en début de mandat. Ainsi au niveau du parachèvement de la réforme constitutionnelle, seulement 10 lois organiques sur 18 et cinq instances sur 10 sont entrées en vigueur. Sur le plan économique, le taux de chômage s’est élevé à 10%, le déficit budgétaire à 4,3%, le taux d’endettement à 79,60% et le taux de croissance à seulement quelque 4,3%. Des indicateurs qui en disent long sur le décalage entre la réalité et les promesses électorales du PJD et quatre années après l’investiture de l’Exécutif dont le chef n’a cessé de promettre un taux de croissance de 7%, un déficit budgétaire de 3% et une baisse du chômage à 8%. La réforme de la Caisse de compensation tant vantée par le gouvernement a été également l’une des défaillances du bilan du gouvernement Benkirane. En effet, la réforme proposée par ce gouvernement n’a répondu ni aux programmes des partis de la majorité ni à la déclaration gouvernementale. Pis, elle semble avoir été initiée sur recommandation des institutions financières internationales, particulièrement la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Pour certaines ONG, il s’agit plutôt d’un démantèlement progressif de la Caisse de compensation sans aucune démarche de mise en place de mécanismes d’accompagnement des ménages les plus vulnérables. En fait, aucun programme d’aide directe à ces familles ni même de compensation n’a jamais été mis en place. Ces ONG vont plus loin. Elles estiment que cette réforme met le pays en danger puisqu’il sera l’otage des cartels des producteurs. Les indicateurs sociaux ne sont pas non plus au beau fixe. La situation de pauvreté s’est aggravée de 2% et le taux d’analphabétisme a atteint 32%. Ceci d’autant plus que le chef du gouvernement prône une approche libérale en matière d’éduction qui vise à désengager l’Etat de ce secteur au profit du privé. Même constat à relever au niveau du secteur de la santé qui, en l’absence claire et nette d’une politique en matière de couverture sociale, oblige les ménages à supporter toujours davantage de charges au niveau des dépenses de santé. Une situation qui place le Maroc dans une mauvaise posture au niveau de son classement dans l’indice de développement humain qui représente une synthèse des indicateurs liés à l’éducation, la santé, l’égalité et le développement économique et qui classe le Maroc à la 126ème place. Avec un tel bilan, Benkirane a-til encore le droit à la parole ? A méditer.