
L'hebdomadaire français Charlie Hebdo, cible d'une attaque jihadiste meurtrière le 7 janvier, a publié mercredi en Une une nouvelle caricature du Prophète représenté la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger.
Les autorités du Qatar, qui avaient fermement dénoncé l'attentat contre Charlie Hebdo, ont "condamné la nouvelle publication par le magazine satirique français Charlie Hebdo et d'autres médias européens de dessins offensants pour le Prophète Mohamed", dans un communiqué relayé par l'agence officielle QNA.
"La liberté d'expression ne signifie pas insulter les autres, blesser leurs sentiments et se moquer de leurs croyances religieuses", a ajouté le ministère qatari des Affaires étrangères.
"Ces actions scandaleuses ne sont dans l'intérêt de personne et vont seulement alimenter la haine et la colère", a-t-il mis en garde, en dénonçant "une violation des valeurs humaines de coexistence pacifique, de tolérance et de respect" des autres.
L'Union mondiale des oulémas, basée au Qatar et dirigée par le prédicateur Youssef al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans, a de nouveau condamné les dernières caricatures, critiquant le "silence honteux" de la communauté internationale sur cette "insulte aux religions".
Mettant en garde contre "les conséquences lourdes de continuer à insulter l'islam, le Coran et le Prophète", elle a appelé à des "manifestations pacifiques" et demandé à "tous les gouvernements musulmans d'intervenir et d'exiger une loi internationale par les Nations unies criminalisant l'offense aux religions et aux prophètes".
Des oulémas soudanais ont également appelé à manifester vendredi à travers le pays, à l'issue de la prière hebdomadaire, contre la publication de ces nouvelles caricatures du Prophète Mohamed.
Des manifestations étaient aussi prévues en Iran, à l'appel d'étudiants islamistes, ainsi qu'en Jordanie, près de l'ambassade de France à Amman.