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Les Palestiniens outrés par les menaces de Trump

Jérusalem "n'est pas à vendre", réplique la présidence palestinienne


Jeudi 4 Janvier 2018

La présidence palestinienne a déclaré mercredi à l'AFP que Jérusalem n'était "pas à vendre", en réaction à la menace de Donald Trump de supprimer l'aide financière américaine de 300 millions de dollars si les Palestiniens refusent de négocier avec Israël.
"Jérusalem est la capitale éternelle de l'Etat de Palestine et n'est pas à vendre pour de l'or ou des milliards", a affirmé à l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence, en référence au refus palestinien de reprendre des négociations après la reconnaissance par Washington de la Ville sainte comme capitale d'Israël.
La décision américaine avait provoqué la colère des Palestiniens, qui veulent faire de Jérusalem-Est annexée par Israël la capitale de l'Etat auxquels ils aspirent, et une vague de critiques dans le monde.
"Nous ne sommes pas opposés à reprendre des négociations, mais elles doivent être fondées sur le droit international et les résolutions (de l'ONU) qui ont reconnu un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-est comme capitale", a ajouté le porte-parole.
M. Trump a menacé mardi de couper l'aide financière des Etats-Unis aux Palestiniens.
"Nous payons les Palestiniens des centaines de millions de dollars par an sans reconnaissance ou respect" de leur part, a tweeté le président américain. "Puisque les Palestiniens ne sont plus disposés à parler de paix, pourquoi devrions-nous leur verser des paiements massifs à l'avenir?"
Les Etats-Unis ont versé, en 2016, 319 millions de dollars (264 millions d'euros) d'aide aux Palestiniens via leur agence de développement (USAID), selon des chiffres disponibles sur le site de l'agence.
A cela s'ajoutent 304 millions de dollars d'assistance versés par Washington aux programmes de l'ONU dans les Territoires palestiniens.
Donald Trump n'a pas précisé à quelles aides il faisait spécifiquement référence dans son tweet.
Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a réagi en proclamant que les Palestiniens ne céderont pas au "chantage" exercé par les Etats-Unis. "Nous ne céderons pas au chantage (...). Maintenant il (le président Trump) ose accuser les Palestiniens des conséquences de ses actions irresponsables", a affirmé Hanan Ashrawi dans un communiqué en évoquant notamment la récente décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a lui aussi dénoncé "un chantage politique minable qui reflète la conduite barbare et immorale américaine", a affirmé dans un communiqué le porte-parole de l'organisation, Fawzi Barhoum.
Washington avait prévenu le mois dernier, après le vote d'une résolution condamnant la décision de Donald Trump sur Jérusalem, par l'Assemblée générale de l'Onu, que cette initiative ne resterait pas sans lendemain.
"Nous nous en souviendrons quand on nous demandera encore une fois de verser la plus importante contribution" financière à l'ONU, avait lancé l'ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley.
Se faisant la porte-voix du président américain, elle avait déploré devoir "payer pour le privilège douteux d'être méprisés", menaçant à nouveau de "mieux dépenser" l'argent des Américains à l'avenir.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump s'est targué de pouvoir obtenir un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, un dossier sur lequel tous ses prédécesseurs ont échoué.
L'émissaire du président américain pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, multiplie depuis des mois les rencontres dans la région pour tenter de relancer l'entreprise de paix moribonde. Jared Kushner, gendre et conseiller de M. Trump, est également chargé de travailler sur un plan de paix.
Mais cette nouvelle mesure de sanctions à l'encontre des Palestiniens - quelques semaines après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël - promet de rendre encore plus hasardeuse toute reprise du processus de paix.
Les espoirs d'une solution à deux Etats ont encore été douchés mardi lorsque le Parlement israélien a adopté un projet de loi visant à compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones de Jérusalem dans le cadre d'un futur accord de paix. "Une déclaration de guerre" pour le président palestinien Mahmoud Abbas.


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