Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Les Marocains rechignent à donner de leur sang

Comment inciter le citoyen à se laisser piquer pour répondre à des besoins pressants


Mohamed Jaouad Kanabi
Samedi 16 Décembre 2017

 C’est malheureusement un leitmotiv quant à ce qui est de la santé ici-bled, les centres de transfusion sanguine au Maroc sont continuellement confrontés à une pénurie de sang. Sachant pour cela que la culture de don du sang est l’une des dernières des volontés que nos concitoyens sont prêts à témoigner, force est de constater au regard du nombre de poches restreintes collectées au quotidien que l’on se dirige droit vers la cata.  
En effet, au regard des réserves de stocks bien basses, la crise est là et bien réelle et ce, même si les niveaux vacillent en jaune entre les 2/7 jours. L’ambiance n’est hélas pas à l’optimisme. Le décalage entre l'offre et la demande est une vérité accablante car on tourne autour du 1% de bénévoles qui se plient à cette civilité qu’est le don du sang, loin d’une bonne moitié du seuil mondial que recommande l’OMS (2% de la population doit donner régulièrement son sang).
A se demander quelles en seraient les conséquences si nous venions à affronter un évènement malencontreux majeur, d’où la fatalité du geste citoyen quand on ne s’y prête pas.  
On n’ose même pas imaginer ce qu’il adviendrait de Casablanca dont le Centre de transfusion, cahin-caha se doit de satisfaire la demande de quelque 200 cliniques et centres hospitaliers.
Alors comment inciter le citoyen marocain à se laisser piquer pour répondre à des besoins pressants qui, en cas de manque seraient vitaux à notre santé ? Nos centres de transfusion et leur autorité de tutelle ne sont hélas pas exempts de tous reproches au vu des campagnes de communication peu convaincantes menées jusqu’ici afin d’exhorter le Marocain à leur rendre visite. Bref, la sensibilisation est plus que jamais de rigueur.
De plus, en cherchant à fidéliser ‘’une clientèle’’ de donateurs d’une certaine tranche seulement, ils ne ciblent pas un pan de la population qui s’avérerait essentiel de par une fidélité plus longue dans le temps, à savoir les jeunes.
Nos responsables se doivent aussi de comprendre qu’une structure d’accueil plus regardante que celle qui a amoché l’image de l’hôpital public au Maroc, un matériel plus adéquat, du personnel plus performant et à l’écoute et bien d’autres dysfonctionnements à gommer, sont plus d’actualité aujourd’hui, histoire de mettre encore plus en valeur leur action noble menée au quotidien.
Quand on sait aussi que l’on passe une demi-journée pour donner son sang, à cause des contraintes de l’organisation hospitalière on comprend pourquoi les Marocains manifestent tant d’hésitation à se laisser piquer.
Enfin, il serait bon de savoir au passage pour ceux ou celles qui, malgré le ton du ‘’verre à moitié vide’’ de cet article, iront braver les 10 à 20 minutes de la prise de sang, que les dons se doivent d’être réguliers et constants, car la durée de vie des produits sanguins est limitée à cinq jours pour les plaquettes et à 42 jours pour les globules rouges. De plus, l’âge de la population ciblée doit osciller entre 18 et 60 ans, cette dernière devant évidemment être en bonne santé.


Lu 1937 fois


1.Posté par Mr SAMODI le 16/12/2017 13:50
Bonjour
1/ Plusieurs société peuvent encourager leurs employés à donner du sang .
C'est aux concernés d'avoir un peu plus d'initiatives en s'approchant des entreprises et de faire des compagnes par secteurs géographiques .
2/ Il n'y a même pas un stationnement pour recevoir les gens qu'ils soient en voiture ou à moto . Il sera plutôt réservé aux employés qui seront encouragés à amener leur vehicule et le déposer pour la journée .
3/ Quand est ce que vous voulez que les gens aillent donner leur sang ,le samedi où ils sont obligés de faire leur course ou il serait préférable d'ouvrir les centres le dimanche en y mettant un peu de communication .
4/ Le citoyen est présent c'est au dirigeant de changer de fusil d'épaules .

Cordialement

2.Posté par Mr GHARBAOUI le 17/12/2017 18:55
J'avoue en préambule que je n'ai absolument pas encore lu l'article. Uniquement le titre, mais je peux vous dire que j'ai déjà ma petite idée sur la question et les origines de ses raisons. Vous voulez savoir pourquoi le marocain ne donne plus son sang?

Je suis résident à Rabat et je travaille à Casablanca. De ce fait et comme, je passe mes journées ouvrées à Casa, j'y étais également donneur de sang régulier.

Mais voilà, normalement quand on est donneur régulier, même si on le fait pour le bien des autres, on s'attend, un tant soit peu, à de la reconnaissance. Celle-ci se résume en une carte de donneur, sensée être votre passeport ainsi que celui de vos proche, pour la vie en cas de besoin de sang.

L'année dernière, ma grand-mère devait subir une intervention chirurgicale lourde et la clinique nous a demandé de fournir du sang (en gros le payer). Sûr de moi, j'ai sorti ma carte de donneur pour bénéficier de ce dont on m'a promis.

- Réponse de la clinique : "Désolé, ce n'est pas valable. Nous payons le sang à la banque du sang. Maintenant, si vous voulez récupérer ce sang vous-même, allez y avec votre carte."

Qu'à cela ne tienne, je me suis déplacé à la Banque du sang de Rabat et argué les mêmes arguments pour obtenir les deux poches de sang nécessaires à l'opération de ma grand-mère.

- Réponse de la banque du sang : "Votre carte indique que vous avez donné votre sang à Casa et non à Rabat. En plus selon votre carte, vous n'en avez donné qu'une seule fois."
- Moi "Oui, mais la banque du sang est nationale et j'en ai donné plusieurs fois depuis 8 ans déjà, mais à chaque fois on me donne une nouvelle carte".
- Réponse de la BDS : "Je suis désolé mais je ne peux rien pour vous, si vous voulez du sang pour votre grand-mère sous vous le payer à la clinique soit vous ramener 2 autres personnes avec vous pour donner du sang en remplacement de celui que vous prendrez! A vous de voir!"

J'ai fini par ramener mon oncle et mon cousin. Nous avons donné notre sang pour sauver ma grand mère. Mais depuis, je ne donne plus mon sang que pour les miens et non pas pour les bénéfices commerciaux de la banque du sang.

Je suis sûr de ne pas être le seul donneur à avoir vécu çà et on ose se poser la question "pourquoi on rechigne à le faire?"

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | L'info | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | High-tech | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020











Flux RSS
p