“Les Gnawa de Lalla Mimouna ” , un témoignage exceptionnel sur un patrimoine qui mérite d’être préservé


Libé
Jeudi 1 Octobre 2020

“Les Gnawa de Lalla Mimouna” ou “Ignaoun N Lalla Mimouna” est l’intitulé d’un ouvrage qui vient de sortir aux Editions l’Harmattan à Paris, co-écrit par M’bark El Haouzi, chef des Gnawa du Todgha, et Erwan Delon, socio-anthropologue français. Cet ouvrage vient rapprocher les lecteurs des spécificités des Gnawa du sud-est du Maroc et donner une image claire du patrimoine Gnawa et de leur relation avec leur compagne Lalla Mimouna dont ilssont des adeptes. L’ouvrage est un témoignage exceptionnel sur un patrimoine qui mérite d’être préservé pour les générations futures. “Que signifie être Gnawa au 21e siècle ? Dans cet essai, les auteurs exposent les rituels, croyances et pratiques des adeptes de Lalla Mimouna. Y sont abordés un grand nombre de thèmes, allant du global au local, de l’histoire des Gnawa à l’histoire des Gnawa du Todgha, en mettant en avant les spécificités des instruments, des danses, chants et transes effectués par ceux que l’on appelle “les Gnawa de la compagne”. Les auteurs dévoilent la vision des adeptes de Lalla Mimouna, en montrant comment ces Gnawa se représentent leur sainte et vivent dans le respect des “valeurs tagnaouites”. Cet ouvrage est né d’une rencontre entre M’bark El Haouzi, chef des Gnawa du Todgha, diplômé en langue et littérature françaises de l’université Ibn Zohr d’Agadir, et Erwan Delon, socio-anthropologue qui a entrepris des travaux sur les populations amazighes du Maroc comme chercheur associé au centre Jacques-Berque de Rabat. Deux études s’y sont mêlées: la littérature et la socio-anthropologie. Le pèlerinage à Lalla Mimouna, considéré comme un temps fort de la vie des Gnawa, représentatif de leur état d’esprit y est largement décrit. Lesspectacles et les jeux mis en place par les Gnawa lors desfestivalssont également analysés de même que leur insertion dans l’africanité et l’amazighité. L’ouvrage, agrémenté de nombreuses photos en couleur qui constituent “un témoignage exceptionnel”, vient ainsi combler “un manque” concernant les études à propos des Gnawa de Lalla Mimouna, confie M’barek El Haouzi, chef des Gnawa du Todgha, dans un entretien à la MAP. La grande majorité des études ayant été faites sur les Gnawa de Sidna Bilal, il était tout à fait logique, selon lui, d’écrire un livre sur les Gnawa de Lalla Mimouna “qui sont moins connus médiatiquement que ceux de Sidna Bilal”. “Mais cela ne s’arrête pas là. Dans cette étude, les Gnawa de Lalla Mimouna se disent eux-mêmes, se racontent. C’est sans doute l’une des premières fois”, revendique-t-il.Selon ce grand défendeur des Gnawas, l’ouvrage participe assurément à la préservation d’un patrimoine désormais inscrit au patrimoine culturel de l’Humanité de l’Unesco. Il se veut une contribution à la préservation des danses et musiques propres au sud-est marocain et particulièrement aux Gnawa. “En décrivant minutieusement et en mettant en lumière cesformes d’art, ce livre aura été l’occasion de montrer et confirmer la diversité culturelle au Maroc et “graver dans le marbre” et transmettre cet héritage, ce Patrimoine culturel immatériel”, affirme M’barek El Haouzi qui ne cache pas sa fierté d’avoir participé à la Rencontre consultative sur le projet de candidature “des Arts Gnawa” sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel auprès de l’UNESCO le 10 juin 2014 à Essaouira. Selon lui, ce nouvel ouvrage émane de sa conviction de la nécessité de donner de la visibilité aux Gnawa de Lalla Mimouna, longtemps éclipsés médiatiquement par les Gnawa de Sidna Bilal et de braquer les projecteurs sur des régions du Maroc détentrices elles aussi de ce patrimoine. L’essai vient ainsi leur rendre justice, affirme l’auteur pour qui les responsables locaux doivent aussi prendre conscience de “la formidable chance” d’avoir des groupes Gnawa dans leur région, d’œuvrer pour la sauvegarde de ce patrimoine et de valoriser cette culture, en l’inscrivant dans des événements culturelslocaux. Maissi M’barek El Haouzi tient à sauvegarder ce patrimoine oral marocain, il s’élève avant tout contre toute “marchandisation du phénomène Gnawa”. “Certains en profitent pour faire du business par le biais de la Tagnaouite perdant ainsi la pertinence et la ligne de conduite indispensables aux «vrais Gnawa»”, regrette-t-il. “C’est un affront fait aux valeurs tagnaouites dont les trois essentielles que sont le respect de soi et d’autrui, la décence entre les sexes et les générations et le mérou qui se résume en une entraide et une union au sein du douar”, affirme-t-il. “C’est aussi ce que nous voulions expliquer dans ce livre en montrant ce que signifie être Gnawa au vingt et unième siècle, ce que cela implique de spirituel, au delà du folklore et du commercial”, revendique M’barek El Haouzi.

Adil Fadili

Après avoir terminé son premier long métrage «Mon père n’est pas mort», le réalisateur Adil Fadili tourne actuellement à Nador un nouveau téléfilm pour la première chaine sous le titre de «L’artiste peintre».

Le casting comporte des artistes de renom dont le père du réalisateur, le célèbre Aziz Fadili, Jalila Telemssi, Abdenbi Benioui, Hiyam Messissi ou encore Chaimaa Allaoui, sans oublier la participation du musicien Abdelfettah Negadi. Issu d’une famille d’artistes connus, Adil Fadili a su se faire un prénom dans le monde du spectacle. A force d’un travail acharné. «J’avoue qu’il est difficile de se frayer son propre chemin, quand le père est déjà un artiste connu et que la sœur remporte partout un grand succès. Au début, on me présentait tout le temps comme étant «le fils de Aziz Fadili» ou «le frère de Hanane Fadili»», explique le réalisateur. «C’est une situation que je vivais assez difficilement. Il fallait donc faire plus d’efforts que les autres pour s’imposer. J’avais mon mot à dire et je me répétais tout le temps que je devais avoir une carrière d’artiste à part entière. Et croyez-moi, il m’a fallu pas moins de 12 ans de travail acharné pour me faire un prénom comme vous dites. Ma première réalisation pour la télé a eu lieu en 1999. C’est dire la persévérance dont il fallait faire preuve pour gagner la confiance des gens», a-t-il ajouté.


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