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Les Etats-Unis et la France haussent le ton contre la Syrie


AFP, Reuters
Mardi 12 Juillet 2011

L'attaque de leurs ambassades attise la colère contre le régime Al-Assad

Les Etats-Unis et la France haussent le ton contre la Syrie
Des manifestants soutenant le régime de Bachar al-Assad ont attaqué lundi les ambassades des Etats-Unis et de la France à Damas, pour dénoncer la visite de leurs ambassadeurs dans la ville rebelle de Hama, provoquant la colère de Washington et de Paris. Les deux capitales ont réagi vivement, alors qu'une nouvelle attaque a été menée hier contre la représentation française.  
«Aujourd'hui, une foule a attaqué l'ambassade des Etats-Unis. Le personnel n'a pas été blessé. Le gouvernement syrien a été lent à y répondre et à prendre les mesures de sécurité supplémentaires qui s'imposaient», s'est irrité un membre du personnel diplomatique américain en poste à Damas.  
Peu après l'attaque, les Etats-Unis ont convoqué le chargé d'affaires syrien à Washington, estimant que son pays n'avait «pas été à la hauteur de ses obligations internationales». «Nous condamnons vigoureusement le refus du gouvernement syrien de protéger notre ambassade et demandons des compensations pour les dégâts causés, a précisé le département d'Etat. Notre principale préoccupation est de voir le gouvernement syrien chercher à détourner notre attention avec notre ambassade, plutôt que de s'occuper des doléances de son peuple».  
Côté français, le ministère des Affaires étrangères souligne que les assaillants étaient des «groupes bien organisés» qui ont agi «devant des forces de sécurité syriennes manifestement peu empressées à faire cesser ces violences». «On a eu un assaut pendant trois heures et demie, de gens qui n'avaient rien à voir avec des manifestants mais qui étaient des gens très entraînés», a raconté l'ambassadeur français, Eric Chevallier, joint par téléphone par France 2.  
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé lundi, pour la première fois après quatre mois de violences en Syrie, que le président Bachar al-Assad avait «perdu sa légitimité» et qu'il avait «échoué à honorer ses promesses», «recherché et accepté l'aide de l'Iran (...) pour réprimer son peuple».  
«Le président Assad n'est pas indispensable et nous n'avons absolument rien investi dans le fait qu'il reste au pouvoir», a prévenu Hillary Clinton, avertissant Bachar al-Assad qu'il ferait «une erreur» en pensant que les Etats-Unis redoutent sa chute. Elle a également réclamé une nouvelle fois l'arrêt des violences en Syrie.  
La France envisage une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet des attaques des ambassades. «Nous appelons de nouveau les autorités syriennes à faire leur devoir. Tout gouvernement doit assurer la sécurité des ambassades et représentations diplomatiques. Nous appelons instamment les autorités syriennes à le faire», a commenté Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères sur France Info.  
L'ONU, justement, semble bloquée... Alors que la France tente d'obtenir une résolution de l'ONU condamnant la répression, le ministre français de la Défense Gérard Longuet met en exergue «un blocage politique à l'ONU, du fait de la Russie, de la Chine et d'autres». D'après lui, «le Conseil de sécurité ne peut pas rester silencieux». Sachant que, sur le terrain, «l'organisation de la contestation rend toute intervention extérieure extraordinairement compliquée» et qu'«une action aérienne en Syrie ne règlerait rien du tout».   
François Fillon a également estimé mardi sur Europe 1 que le «silence» du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, où Bachar El-Assad «a franchi toutes les limites», devenait «insupportable». «La France a déposé avec d'autres pays européens une proposition de résolution devant le Conseil de sécurité des Nations unies qui est bloquée par la Russie et la Chine», a rappelé le Premier ministre. «Ca n'est plus acceptable», a ajouté le chef du gouvernement.  
Gérard Longuet estime toutefois qu'une action aérienne en Syrie ne «règlerait rien du tout», rappelant que sur le terrain diplomatique, «le Conseil de sécurité ne peut pas rester silencieux». Interrogé sur l'hypothèse ou non d'une intervention occidentale en Syrie, le ministre de la Défense souligne que «la situation syrienne n'est absolument pas comparable avec celle de la Libye».  


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