
Le gouvernement mexicain a déployé un dispositif militaire et policier pour tenter de garantir la sérénité du scrutin menacé de perturbations par des enseignants radicaux mobilisés contre une réforme de l'éducation.
Ce déploiement intervient au terme d'une semaine marquée par des manifestations dans les Etats de Guerrero, Oaxaca et Chiapas, où une branche dissidente d'un syndicat d'enseignants a brûlé des milliers de bulletins de vote et saccagé plusieurs sièges de partis traditionnels.
Les forces de l'ordre sont particulièrement mobilisées à Oaxaca où les enseignants ont bloqué l'accès des dépôts de carburant provoquant des pénuries dans les stations service avant que les autorités n'interviennent pour faire évacuer les perturbateurs.
Le syndicat CNTE tente d'obtenir le retrait de la réforme de l'éducation visant à remédier aux lacunes du système éducatif mexicain, un projet phare du président Nieto. D'autres enseignants dénoncent la collusion entre les hommes politiques et les cartels de la drogue.
Au cours de la campagne électorale, au moins quatre candidats ont été tués, dont trois dans les Etats de Guerrero et Michoacan, en proie aux violences des narcotrafiquants.
Des affrontements entre membres de milices d'autodéfense ont fait samedi au moins huit morts dans l'Etat de Guerrero (sud) à la veille du scrutin. Les violences ont eu lieu "entre membres d'une même milice d'autodéfense", a indiqué le gouvernement du Guerrero, l'un des Etats les plus violents du pays.
Malgré ces incidents, les autorités ont exprimé leur confiance quant au bon déroulement du vote qui permettra d'élire 500 députés, 9 gouverneurs et environ 900 maires.
Ces élections constituent un test à mi-mandat pour le président Nieto et son parti, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui devrait obtenir une majorité simple malgré les manifestations et les scandales politiques.
Cependant la surprise pourrait venir d'un candidat indépendant, dans l'Etat industriel de Nuevo Leon, où Jaime "El Bronco" Rodriguez profite du rejet des partis traditionnels et pourrait décrocher le premier siège de gouverneur indépendant de l'histoire du pays.