Le verre à moitié plein


Par Ahmed Saaidi
Vendredi 1 Janvier 2016

L’année 2016 commence à peine que, déjà, de nombreux changements annoncent le bout de leur nez. Avec des effets potentiels qui sont positifs, voire parfois, négatifs. Mais peu importe, puisqu’il est de tradition, en pareil moment, de faire montre d’optimisme, fût-il irraisonné et injustifiable. 
En ce jour, il ne nous faut donc voir que la moitié pleine du verre. Nous aurons largement le temps d’en entrevoir la moitié vide.
365 jours durant, nous aurons largement l’heur de cultiver l’espoir de voir l’actuel gouvernement passer de vie à trépas sans faire d’autres dégâts dans nos bourses qu’il a non seulement écornées, mais réduites aussi en peau de chagrin.
365 jours durant, nous embrasserons le secret espoir de voir notre retour aux urnes déboucher sur l’arrivée aux commandes d’une autre équipe ministérielle plus apte à écouter nos doléances et à leur donner une suite favorable. Une équipe qui aura ce pouvoir de faire exister dans la dignité et le bonheur ce peuple auquel nous sommes tous fiers d’appartenir et d’en souder l’ensemble des composantes, malgré leurs différences, leurs solidarités et leurs aspirations.
En ce début d’année, nous eussions espéré voir l’une des figures emblématiques du gouvernement, nous présenter ses vœux en habit de cérémonie même s’il n’est pas de tradition qu’elle le fasse ?  Mais nul n’est venu nous expliquer la ligne d'action de cet Exécutif qui semble être en perpétuelle expédition des affaires courantes ni les exploits de cette majorité parlementaire qui n’use d’autre logique qu’arithmétique pour marcher au pas.
Nul n’est venu aussi nous dire ce qu’il en est de la dette publique, ni ce qui sera fait pour la réduire, ni pourquoi le chômage continue à augmenter, ni pourquoi les factures d’eau et d'électricité, des billets de train et des produits de première nécessité continuent à être si salés, ni ce qui est envisagé pour mettre fin à cette spirale infernale.
Pis. Personne, non plus, ne nous rappellera cette fierté que nous ressentons  d'avoir donné au monde, cette année encore, des chercheurs, des entrepreneurs, des médecins, des ingénieurs, des musiciens, des créateurs, des artistes, des écrivains, des gens qui contribuent à faire avancer l'humanité depuis leur pays qui recule dans la majorité des classements internationaux.
Personne ne nous dira ces mots que nous avons tant besoin d'entendre : que le Maroc n'est pas un pays de contradictions, mais un pays d'espérance. Mais avons-nous réellement besoin qu’on nous le dise ?


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