Cherchant à tracer les différents contours ainsi que la trame de fond qui a précédé l’élaboration de la loi de Finances 2014, la Direction des prévisions économiques et financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des Finances, vient de publier le rapport économique et financier 2014. Dans une sorte d’analyse Swat, la DEPF dresse un tableau dans lequel elle présente les points forts et les faiblesses de l’économie nationale ainsi que les opportunités et menaces de son environnement.
Elle considère que dans un contexte offrant peu d’opportunités, la loi de Finances 2014 a eu pour objectif d’accélérer les réformes structurelles, de soutenir l’investissement, l’entrepreneuriat et l’emploi et de renforcer les mécanismes de cohésion et de solidarité sociale. Et tout cela en s’efforçant de rétablir les déséquilibres macroéconomiques.
S’agissant des opportunités et menaces de l’environnement extérieur du Maroc, et pointant du doigt la dégradation du solde commercial de ses dernières années, la direction précise que la croissance économique mondiale devrait se redresser graduellement pour s’établir à 3,6% en 2014 avec en parallèle une progression du commerce extérieur de l’ordre de 4,5%. Ce qui constituerait une importante opportunité pour le Maroc, étant donné que le volume de la demande internationale concernant le Maroc enregistrait une progression de près de 3,4%.
Cela ne l’empêche pas de relever la faiblesse de l’offre exportable, «les exportations marocaines sont dominées par les demi-produits et les produits finis de consommation (plus de la moitié des exportations totales)», ce qui interpelle sur la nécessité de déployer davantage d’efforts pour renforcer la compétitivité de l’offre exportable nationale, note la drection.
Elle a précisé, dans ce sens, que les efforts de développement sectoriel déployés dans le cadre du Pacte national pour l’émergence industrielle, ont commencé à apporter leurs fruits. Son rapport rappelle, entre autres, l’émergence de certains métiers durant la période allant de 2008 à 2012, dont la dynamisation a été tirée, principalement, par les performances remarquables des secteurs de l’automobile (+98% et un additionnel d’exportations de plus de 13 milliards), de l’aéronautique (+76% et un additionnel de près de 3 milliards), de l’Offshoring (+70,2% et un additionnel de 3 milliards) et dans une moindre mesure de l’agroalimentaire (+11% et un additionnel de 1,7 milliard).
Sur le plan interne, le rapport tire la sonnette d’alarme concernant les maux de l’industrie nationale dont la contribution au PIB est en diminution passant de 1,1 à 0,8 point entre les deux périodes, de même que sa part dans la valeur ajoutée totale (de 28 à 26,3%). En ce qui concerne les finances publiques, le rapport précise que la loi de Finances vise, en même temps, à assurer la soutenabilité de ses finances et mener à bien les réformes. Il indique que les finances publiques ont subi de grandes transformations ces dernières années qui ont fait que les recettes sont de plus en plus faibles alors que les dépenses ne font qu’augmenter.
Le démantèlement tarifaire, une conjoncture économique défavorable et les mesures fiscales des dernières lois de finances ont mis un frein à l’expansion des recettes fiscales qui se sont stabilisées autour de 21% du PIB depuis plusieurs années.
En revanche, les dépenses ont augmenté de 10% par an entre 2009 et 2012, du fait de l’alourdissement de la charge de compensation et des efforts d’investissement. Le solde budgétaire est ainsi passé d’un léger excédent en 2008 (+0,4%) à un déficit de 7,3% en 2012, pesant sur la dette publique qui est passée de 47,1% du PIB en 2009 à 59,6% en 2012.
Et de conclure qu’ «à côté des grandes réformes attendues, des prérequis relatifs à la sauvegarde des équilibres extérieurs et intérieurs pèsent, désormais de tout leur poids, sur le financement de l’économie et sur la soutenabilité de l’effort d’investissement pourtant vital pour l’avenir du pays».