
Les principaux pays possédant l'arme nucléaire, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie, ne l'ont pas signé. Les militants pro-abolition espèrent que sa ratification aura le même impact que les traités internationaux précédents interdisant les mines terrestres et les armes à sousmunitions: stigmatiser la possession et l'utilisation des armes nucléaires, ce qui pourrait conduire à un changement de comportement, même de la part des pays non-signataires. Les Etats dotés d'armes nucléaires soutiennent pour leur part que leurs arsenaux servent de dissuasion et se disent attachés au Traité de non-prolifération, qui vise à empêcher la dissémination à d'autres pays des armes nucléaires. "Trop de gens acceptent les armes nucléaires comme des composantes inévitables de l'architecture internationale de sécurité", a dit Peter Maurer. "Le traité d'interdiction des armes nucléaires nous permet d'imaginer un monde libéré de ces armes inhumaines comme un but atteignable", a-til ajouté.
Plusieurs pays ont récemment ratifié le traité, dont le Nigeria, la Malaisie, l'Irlande, Malte, Tuvalu. Avec la ratification par le Honduras, son entrée en vigueur devrait intervenir autour du 21 janvier. Cette étape, pour l'instant extrêmement symbolique, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions sur la question du désarmement. Le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) signé en 1987 entre Washington et Moscou, qui avait entraîné la destruction d'environ 2.700 missiles d'une portée de 500 à 5.500 km, est de facto mort depuis 2019, au grand dam des Européens. Le président américain Donald Trump s'en était retiré après avoir accusé la Russie de ne pas le respecter. Depuis, le traité américano-russe New Start conclu en 2010, qui arrive à expiration début 2021, est considéré comme le dernier accord nucléaire encore en vigueur, contenant les arsenaux des deux pays en dessous de leurs sommets de la Guerre froide. Les deux pays viennent de s'entendre sur le principe d'une prolongation d'un an, le temps de régler les questions de fond.