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Ainsi, en lieu et place, de dévoiler où se situent les points stratégiques réels de ce type de tourisme, le ministre a préféré tout bonnement noyer le poisson en tentant de faire miroiter la soi-disant bonne santé de ce créneau qui, persiste-t-il et signe, se positionnerait actuellement comme le deuxième marché émetteur avec un chiffre d’affaires d’environ 31 milliards de DH et un volume de nuitées dans les établissements d’hébergement classés de 5,3 millions, soit une croissance de 2,40% par rapport à 2013 . Tout ceci est bien beau, disent ces opérateurs, mais la vérité est ailleurs. La troublante lapalissade est que le tourisme intérieur n’est réellement que la cinquième roue du carrosse de toutes les stratégies précédentes ou actuelle. Il suffit d’une visite éclair de quelques villes pour découvrir le manque patent d’infrastructures dédiées, d’animations spécifiques qui susciteraient véritablement un vif intérêt des touristes locaux, à l’instar des moussems, halkas, fantasia, tbourida, bref tous les événements festifs purement traditionnels ou qui cadrent, au mieux, avec les desiderata de la société marocaine.
Il n’y a donc pas de quoi pavoiser Monsieur Haddad, car les aspirations des Marocains, première et unique clientèle du tourisme intérieur, ne sont pas prises en considération. Et pourtant, le ministre n’a pas manqué l’occasion pour se féliciter des avancées réalisées notamment en matière de développement d’une offre touristique adaptée aux attentes des touristes nationaux dans le cadre du Plan “Biladi”, signalant, à ce propos, que l’ambition serait de tripler le nombre de voyages domestiques afin d’atteindre 5,7 millions de séjours domestiques à l’horizon 2020.
Mais de quelle offre touristique adaptée aux attentes des touristes nationaux dans le cadre du Plan “Biladi” parle-t-on au juste ?
Et d’un, la vraie offre touristique susceptible d’intéresser les touristes nationaux est loin de concerner les seuls hôtels huppés. En effet, ce type de clientèle préfère résider, en majorité, dans des studios, apparts, tentes caïdales, logements chez l’habitant, riads…
Fait indéniable : leur choix n’est pas fortuit car conditionné par leurs moyens !
C’est dire qu’il y a encore matière à peaufiner la fameuse stratégie 2020 qui est loin de comporter des solutions idoines pour les touristes nationaux. Et ce, avant d’arriver au terme de cette vision stratégique !
Et cerise sur le gâteau de cette journée d’étude : le ministre a appelé les professionnels à profiter du nouveau paysage socioéconomique de la société avec l’émergence d’une classe moyenne qui consomme de plus en plus de voyages.
Le ministre a-t-il oublié que ce n’est pas du tout la seule classe moyenne qui est concernée par le tourisme intérieur ?
Et ce n’est que maintenant qu’il pense aux loisirs pour structurer l’offre touristique interne avec des produits adaptés et de qualité, un réseau de distribution et des programmes d’animation dédiés ?
Plus. Le défi pour lui est de faire du tourisme interne une industrie à part entière avec une maîtrise de tous les maillons de la chaîne et l’implication de tous les intervenants publics et privés. Initiative louable mais pas réalisable étant donné la triste réalité. Alors qu’il se complaît toujours dans ses interminables études et diagnostics, il s’agirait plutôt de lancer des actions en faveur de ce genre de tourisme qui est créateur d’emplois et de richesses par excellence. Bref, le tourisme interne se doit d’être un véritable moteur de développement pour certaines zones délaissées ainsi qu’un facteur potentiel de stabilité et de bien-être social.