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Le safran ou l’or rouge de Taliouine est un produit de qualité et une source de revenus essentielle pour la population locale, au même titre que d’autres activités agricoles vivrières.
Les habitants le consomment quotidiennement à leur thé. Il est aussi prisé par les touristes marocains et étrangers compte tenu de ses vertus nutritionnelles.
Après une année d’attente, arrive enfin le moment tant attendu de la cueillette de ces délicates fleurs violettes, qui fleurissent dans les champs pendant seulement deux ou trois semaines, entre octobre et novembre.
Dès les premières lueurs du jour, avant même le lever du soleil, les femmes à Taliouine et des environs se rendent dans les champs, où elles cultivent cette épice parmi les plus précieuses et les plus recherchées.
Ces fleurs, qui s'épanouissent la nuit, doivent être cueillies rapidement et placées dans des paniers avant que les rayons du soleil ne les abîment, car elles sont très fragiles. La récolte se fait entièrement à la main, mais la production d'un seul kilogramme de safran exige que chaque personne se penche et cueille au moins 150.000 fleurs.
Pour Idriss Smih, directeur d’une coopérative locale, la récolte du safran, qui consiste à cueillir les fleurs violettes contenant les stigmates, est une tâche ardue. Elle doit être effectuée à l'aube, avant que la fleur ne soit complètement épanouie, car elle devient alors plus vulnérable à la poussière et aux insectes.
Il a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que les femmes jouent un rôle essentiel dans la filière de production du safran. La cueillette de cette fleur délicate exige une précision extrême, des compétences que possèdent les femmes de Taliouine, qui veillent à ce que ce processus soit accompli avec le plus grand soin.
La culture du safran est en plein essor dans la région en raison de son prix élevé, de la hausse des revenus qu'il génère, de sa valeur nutritionnelle et de la demande croissante. Cette croissance a été favorisée par la création de dizaines de coopératives et d'associations d'intérêt économique dédiées à sa transformation et à sa commercialisation, ce qui accroît encore sa valeur et les revenus des agriculteurs de Taliouine.
Nezha El Batouni, employée de la même coopérative, explique qu'après la récolte du safran dans les champs, les femmes convergent au siège de la coopérative et travaillent avec diligence, comme une ruche, pour préparer le safran en séparant les stigmates des fleurs.
Ensuite, les quantités extraites sont pesées, séchées, puis conditionnées pour la vente. Elle a souligné que les femmes veillent à cueillir les fleurs avant leur pleine éclosion, ce qui préserve la qualité du safran.
Dans le cadre des efforts déployés pour soutenir la filière safran, le 16e Festival international du safran s'est tenu récemment dans la commune de Taliouine, sous le thème: "Gestion durable des ressources en eau : un levier pour le développement de la filière safran en régions montagneuses".
Cet événement, initié par l'Association du Festival et ses partenaires, s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale "Génération Green 2020-2030" du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, de l'Eau et des Forêts, qui vise à promouvoir les filières agricoles à forte valeur ajoutée et à œuvrer pour un développement durable.
Le festival a réuni nombre de coopératives issues de six régions du Royaume, dont une majorité de la région Souss-Massa, partiellement de la province de Taroudant, offrant ainsi l'opportunité de découvrir des pratiques exemplaires en matière de production et de commercialisation du safran aux niveaux local et national.
L'exposition de cette année compte un espace dédié à la promotion du safran et d'autres produits locaux, stimulant ainsi l'activité économique aux niveaux local et régional. Elle a également servi de plateforme de collaboration et de partenariat entre les coopératives de production, les acteurs de la filière et les organisations économiques concernées par le safran et les produits du terroir, tout en contribuant au renforcement des compétences techniques des participants.
Le programme comprenait également des ateliers pour développer les compétences en matière de marketing numérique, de réseautage et d'entrepreneuriat.
Le festival a également proposé de nombreuses activités économiques, culturelles et sportives, ainsi que des spectacles musicaux et des soirées artistiques célébrant les principales coopératives professionnelles et rendant hommage à plusieurs professionnels et acteurs de la filière safran.










