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Le road-show de Chabat se poursuit au Sahara

La crise PJD-Ghellab s’amplifie


Narjis Rerhaye
Mardi 18 Juin 2013

Le road-show de Chabat se poursuit au Sahara
«Chabat s’accroche à un arbitrage Royal. Encore faut-il créer un environnement favorable pour ce faire. Ce qui est loin d’être le cas». Ce ténor de l’Istiqlal  a du mal à cacher son exaspération, avouant dans la foulée «ne plus rien comprendre à ce qui se passe» au sommet de sa famille politique. Une chose est sûre et c’est Hamid Chabat qui l’admet lui-même : il n’a pas, pour l’heure, reçu de signal pour une éventuelle audience Royale. «Je n’ai pas encore reçu de convocation par le cabinet Royal pour une audience avec SM le Roi Mohammed VI», confiait-il  dimanche à un journal électronique avant d’estimer que «c’est toujours d’actualité».
Ce week-end, le leader istiqlalien a, une fois de plus, lancé des accusations dénigrant davantage Benkirane et son gouvernement. La semaine dernière, à Berrechid,  rappelle notre source, le discours de Chabat était pire, pas loin de l’insulte, frôlant la diffamation à chaque début de phrase d’un discours enflammé. A Casa, samedi, il a de nouveau fait le plein. «8000 personnes venues voir le show. Le populisme fait décidément recette». Et le road-show de Chabat et une partie de son instance exécutive se poursuit aujourd’hui. Le secrétaire général du plus vieux parti marocain et ses troupes s’envolent pour les provinces du Sud –Dakhla, Boujdour, Laâyoune, Tan Tan- pour une tournée qui va durer 5 jours.
Le climat s’envenime. Sous le ciel de la majorité, rien ne va plus. L’incident qui a opposé Karim Ghellab, le président de la Chambre des représentants à Abdelilah Benkirane, jeudi à l’ouverture du colloque national sur le droit à l’accès à l’information, prend des proportions de plus en plus grandes. On s’en souvient, dans son intervention prononcée à l’ouverture du colloque, l’Istiqlalien président de la Chambre basse a exprimé son ras-le-bol d’un gouvernement devenu machine à bloquer l’institution législative et toute proposition de lois. La réaction du secrétaire général du PJD ne s’est pas fait attendre. Moins de 48 heures après l’échange fielleux entre Ghellab et Benkirane,  le secrétariat général du PJD, réuni samedi,  évoque en des termes durs l’incident.
«Les propos du président de la Chambre des représentants  qui a critiqué publiquement le chef du gouvernement et son Exécutif ont manqué clairement de doigté et de la bienséance nécessaires», pouvait-on lire lundi en ouverture d’«Attajdid», le quotidien porte-parole des islamistes au pouvoir.  Et ceux de l’instance exécutive du parti de la Lampe n’ont pas l’intention d’en rester là. Ils ont confié à leur groupe parlementaire de la Chambre des représentants «des suites à donner à ce dossier». La formulation est suffisamment ambiguë pour autoriser toutes les supputations et annoncer des relations tendues entre Ghellab et les députés islamistes.
La réponse de Chabat non plus ne s’est pas fait attendre. Le trublion de la majorité s’est empressé de mettre en exergue la nouvelle crise politique qui vient d’éclater entre deux institutions, le Parlement et le gouvernement avant d’en appeler à… un arbitrage Royal.
Dans cette atmosphère délétère, une rencontre de la majorité n’est pas prête de se tenir. « Rien à l’horizon, en tout cas pas pour l’instant », nous a affirmé un leader de la coalition au pouvoir.
Bien au contraire, les tirs croisés sont devenus la règle de conduite entre Pjdistes et Istiqlaliens. Abdelaziz Afafti, le député islamiste  qui ne mâche pas ses mots, est monté au créneau pour réclamer la démission du président de la Chambre basse. En meeting à Tanger, le parlementaire d’Oujda en a profité pour reprocher à Hamid Chabat d’avoir «impliqué l’institution monarchique dans une affaire qui ne la concernait pas», et ce après que l’Istiqlal a invoqué l’article 42 de la Constitution après sa décision de retrait  (toujours pas effectif) du gouvernement.
Du côté du PJD, on affiche une sérénité à toute épreuve. «Les institutions fonctionnent. Le gouvernement travaille» est le leitmotiv qui revient en chœur chez les islamistes qui sont prompts à mettre en avant que «c’est Chabat et l’Istiqlal qui ont un problème, pas les autres composantes de la majorité».
En tout cas, le successeur d’Abbas El Fassi n’en démord pas. Dans sa forme actuelle, le gouvernement  -un  gouvernement de gestion des affaires courantes, précise-t-il- doit changer. Chabat défend désormais l’idée d’un Exécutif resserré, formé autour de 15 pôles ministériels. «Mais attention, prévient-il, aucun membre de la nouvelle direction du parti n’est intéressé par un portefeuille ministériel».


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