Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, d'extrême droite, ripostait aux annonces de plusieurs pays qui, face à la poursuite de l'offensive israélienne et du désastre humanitaire à Gaza, ravagée par plus de 22 mois de guerre, ont dit envisager de reconnaître un Etat de Palestine, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. Parmi eux, la France, le Royaume-Uni mais aussi le Canada.
L'ONU et l'Union européenne ont appelé Israël à ne pas mener à bien le projet de construction baptisé E1 qui selon ses détracteurs couperait la Cisjordanie en deux et empêcherait définitivement la création d'un éventuel Etat palestinien disposant d'une continuité territoriale.
L'Autorité palestinienne basée à Ramallah en Cisjordanie a "condamné fermement" ce projet et "appelé à une intervention internationale et des sanctions pour arrêter sa mise en œuvre". "La construction dans la zone E1 est une continuation des plans d'occupation visant à anéantir toute possibilité d'établir l'Etat palestinien", a-t-elle affirmé.
L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a dénoncé un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats" du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.
Selon elle, un accord final au plan sera discuté mercredi prochain par un comité technique dépendant du ministère de la Défense et, après toutes les étapes bureaucratiques, "il pourrait être mis en place d'ici quelques mois avec des constructions dans un an environ". L'ONG affirme que ce comité a déjà rejeté toutes les objections légales au projet.
Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a averti que ce projet, "s'il se concrétisait" "mettrait fin aux perspectives d'une solution à deux Etats" et couperait le nord du sud de la Cisjordanie".
"La décision des autorités israéliennes de faire avancer le plan de colonisation E1 sape davantage la solution à deux Etats tout en constituant une violation du droit international", a déclaré la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.
A Berlin, soutien historique d'Israël, le ministère des Affaires étrangères a dit s'opposer "fermement" à la poursuite par Israël de son projet. "La construction de colonies viole" les résolutions "du Conseil de sécurité des Nations unies" et "complique une solution négociée à deux Etats", souligne la diplomatie allemande.
La diplomatie d'Arabie saoudite, à l'initiative avec la France d'une conférence internationale à l'ONU sur la solution à deux Etats, a pour sa part "condamné" le projet "dans les termes les plus forts", dans un communiqué sur X.
La reconnaissance d'un Etat palestinien par plusieurs pays en septembre sera largement symbolique en raison du refus d'Israël à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens. Ces derniers ambitionnent de l'établir sur les territoires de Cisjordanie et de Gaza avec comme capitale Jérusalem-Est, annexé par Israël.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.