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Il s’agit notamment de la canalisation des fonds injectés du côté de la demande au détriment du soutien de l’investissement et de la production, rapporte la MAP. “L’orientation des fonds vers l’investissement permettrait de développer la capacité de production et de création de richesse du pays, mesurée par le PIB potentiel. Cependant, dans la mesure où les fonds alimenteraient plus la demande, principalement à travers le financement du besoin en fonds de roulement et la consommation des ménages, cela pourrait alimenter une vague inflationniste à moyen terme”, expliquent-ils. La hausse du taux de pénétration des importations représente un autre risque systémique, à travers l’utilisation d’une part importante des fonds injectés pour l’achat des biens aussi bien d’investissement que de consommation de l’étranger, et pourrait générer une sortie de capitaux comme mentionné ci-dessus. Ce scénario pourrait accentuer le déséquilibre de la balance commerciale et exercer une pression sur les réserves de change gérées par la Banque centrale.
Il s’agit également de l’accroissement de l’économie informelle et du marché de change parallèle qui pourrait accentuer la sortie de liquidité hors du circuit bancaire et affaiblir le multiplicateur de crédit et, par ricochet, l’apport du programme sur le plan économique. Les analystes mettent également l’accent sur un autre risque systémique à savoir la montée des créances en souffrance. Compte tenu de la conjoncture difficile, ils relèvent que la capacité de remboursement des opérateurs économiques, particulièrement ceux opérant dans les secteurs touchés parla crise, pourrait se dégrader davantage, précisant que l’accélération observée de la hausse des créances en souffrance dans le portefeuille de crédit détenu initialement parles banques se maintiendra probablement en 2021. “Nous estimons à ce stade que la hausse des créances en souffrance depuis fin février 2020 pourrait coûter autour de 1 point de pourcentage aux banques en termes de ratio de solvabilité. Cet impact sera probablement amené à s’exacerber, sa sévérité sur le bilan des banques dépendra de plusieurs facteurs mais aussi particulièrement de la proportion de créances garanties par la Caisse Centrale de Garantie", ajoutent-ils.