Le patronat en manque de modèle


Mohamed Kadimi
Mardi 19 Mai 2009

On pourrait croire que le patronat marocain cherche désespérément un nouveau maestro. Au-delà  de l’actuelle échéance électorale corporatiste et des luttes fratricides à laquelle elle a donné lieu, il n’y a ni débat sur le rôle des chefs d’entreprise, ni réflexion approfondie sur l’approche économique susceptible de sortir le pays de son sous-développement. Les patrons sont, semble-t-il, incapables de donner un exemple devant servir de modèle de modernité. En réalité, micmacs et manigances font la règle.
Or vu les moyens dont il dispose et son niveau supposé ainsi que sa notoriété, le patronat doit être avant-gardiste concernant l’édification d’un Maroc résolument tourné vers l’avenir.
Malheureusement, plusieurs interrogations, notamment son attitude face à la conjoncture économique actuelle, ses projets sociétaux et d’autres restent sans réponses concluantes.
Il faut dire que l’entreprise marocaine ne peut être appréhendée seulement à travers la grille de son mode générateur de revenus substantiels au profit de ses promoteurs, elle ne peut être amputée de son état de contribuable s’acquittant de ses charges fiscales et sociales et jouant un rôle dans la promotion de la condition de ses employés.
Certes, l’entreprise marocaine est en difficulté aujourd’hui. Mais, il n’y a pas de mystère. Le patronat marocain a tiré et continue de tirer sa force mais aussi ses faiblesses d’un système d’économie de rente.  Il s’adonnait à son activité dans un environnement de protection qui le mettait à l’abri des défis de la concurrence. Les patrons produisaient sans se soucier beaucoup de la qualité, leurs marchés étant garantis, etc. Mais du jour au lendemain, ils se sont trouvés confrontés à de nombreux défis à risque. D’une part, les protections sont en cours de démantèlement brutal et d’autre part, les mutations technologiques imposent de nouveaux modes de gouvernance, de nouvelles performances au niveau, essentiellement, des ressources humaines.
Mais, il est toujours possible de combler les retards cumulés par notre pays, pourvu que notre patronat s’implique pleinement et joue le rôle de locomotive du changement, de la modernité et du développement.


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