Le monde arabe perd un de ses plus grands écrivains : Tayeb Salih n’est plus


ALAIN BOUITHY
Vendredi 20 Février 2009

Le monde arabe perd un de ses plus grands écrivains : Tayeb Salih n’est plus
La littérature arabe vient de perdre une de ses plus belles plumes et un digne représentant de l’écriture romanesque. L’écrivain soudanais Tayeb Salih, auteur du célèbre roman «Saison de la migration vers le Nord» considéré comme un «classique de la littérature arabe», est  décédé dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18, à l’âge de 80 ans.
Le romancier s’est éteint à Londres où il vivait en exil. Il était considéré par ses pairs comme un des auteurs les plus importants et prolifiques du monde arabe du XXème siècle. Tayeb Salih a étudié au Royaume-Uni et travaillé notamment pour le service arabe de la radio BBC et exercé les fonctions de conseiller à l’Unesco à Paris.
Tayeb Salih, dont l’œuvre fut internationalement connue, compte à son actif plusieurs ouvrages traduits dans plus de 30 langues, qui témoignent de sa longue pratique de la littérature. On peut citer parmi son œuvre, «Le mariage d’Elzaine (Irse Elzaine, 1962), «Saison de la migration vers le Nord (Maoussim al-Hijra il al-Sahmal, 1971), «Maryoud», «Nakhla ala al-Jadoual», «Douma wid Hamid» et «Mensi».
Mais c’est le roman «Saison de la migration vers le Nord»,  paru dans les années 60, qui marquera le plus les esprits. Et qui lui a valu considération et respect. Devenu un «classique de la littérature arabe contemporaine», ce chef-d’œuvre  apporta à son auteur une renommée internationale et de nombreuses citations.
En effet, bien qu’il ait été censuré par le gouvernement islamiste de Khartoum (en raison de scènes sexuelles explicites), son célèbre roman connaîtra un parcours singulier devenant quelques années plus tard, en 2001, le «roman arabe le plus important du XXe siècle», d’après l’Académie de la littérature arabe, sise à Damas. Ce roman fut classé en 2002 parmi les 100 meilleures œuvres de l’histoire par cent écrivains de 54 pays.
Tayeb Salib est détenteur du prix de la troisième rencontre du roman arabe. Il est né en 1929 à Markaz Marawi, dans un village du nord du Soudan. Mais c’est en Angleterre qu’il fit ses études et travailla. Il vécut presque toute sa vie en exil.


Encadre :
«Saison de la migration vers le Nord»
de Tayeb Salih (résumé)
«Jeune étudiant rentré au pays après un séjour en Europe, Moustafa Saïd entreprend de raconter son histoire : celle d’un destin déchiré entre la vie immémoriale de l’Afrique et le mouvement de l’Occident. Moustafa Saïd, en effet, a passé de nombreuses années en Angleterre, où il a mené des études brillantes, séduit de nombreuses femmes, provoqué le suicide de deux d’entre elles, brisé le mariage d’une autre... Sur sa vie plane une ombre de mystère. Peu de temps après son récit, inachevé, il meurt noyé dans le Nil, alors qu’il était excellent nageur : son confident tentera dès lors de remonter le cours d’une vie complexe, de comprendre qui fut réellement le fascinant Moustafa Saïd. Et c’est avec une science dramatique extrême que l’auteur distille les éléments de cette envoûtante enquête».



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