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Ce record dépasse légèrement celui de 17,08 degrés, établi le 6 juillet 2023. Cet événement, loin d'être un fait isolé, s'inscrit dans une série de dérèglements climatiques qui défient notre compréhension et notre résilience, tout en mettant en exergue les défis colossaux auxquels nous faisons face.
«Nous sommes désormais en territoire inconnu», a averti Carlo Buontempo, directeur du Service Copernicus sur le changement climatique. Cette déclaration résonne comme une alerte rouge, soulignant l'accélération effrénée du réchauffement climatique. L’année 2023 a déjà été marquée par des températures inédites, et juin 2024 n’a pas dérogé à la règle, devenant le mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec une température moyenne mondiale dépassant de 1,64°C la moyenne préindustrielle (1850-1900).
Plusieurs facteurs alimentent cette montée vertigineuse des températures. Notamment la vague de chaleur qui frappe actuellement une partie des Etats-Unis et de l’Europe, exacerbée par des températures inhabituellement élevées dans la région Antarctique. Cette chaleur exceptionnelle sur des zones traditionnellement froides amplifie le phénomène global, créant un cercle vicieux difficile à briser.
Ces anomalies, bien qu'éloignées géographiquement, ont des répercussions mondiales qui n’épargnent pas notre pays. Les canicules intenses deviennent de plus en plus fréquentes et les ressources en eau, déjà fragiles, sont menacées. En effet, les conséquences de cette élévation des températures vont bien au-delà de la simple sensation d’inconfort. Elles engendrent des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et intenses. Cette année, des canicules extrêmes ont sévi de l'Amérique du Nord jusqu’en Europe, en passant par l'Inde et la Thaïlande, tandis que des inondations dévastatrices ont touché l'Afrique de l'Est, la Chine et le Brésil. Ces événements soulignent l’urgence d’une action concertée pour atténuer les impacts du changement climatique et rappellent que le Maroc n’est pas à l’abri des dérèglements climatiques mondiaux.
«Ce qui est particulièrement stupéfiant, est l'ampleur des records des 13 derniers mois», observe Carlo Buontempo. Avant juillet 2023, le record de température moyenne mondiale quotidienne était de 16,8°C, atteint le 13 août 2016. Depuis le 3 juillet 2023, ce seuil a été dépassé à 57 reprises. Alors que nous avançons dans une période de fluctuations climatiques exacerbées, la prudence est de mise quant aux prévisions. Copernicus reste prudent quant à savoir si 2024 battra le record de l’année la plus chaude établi en 2023, bien que les tendances actuelles laissent entrevoir cette possibilité.
Face à cette crise, il est impératif que les gouvernements, les entreprises et les citoyens agissent de concert pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les engagements pris lors des accords de Paris doivent être renforcés et mis en œuvre avec rigueur. Chaque jour de retard compromet un peu plus notre avenir commun, mettant en péril les écosystèmes et les vies humaines à travers le globe. Au Maroc, des initiatives telles que la Stratégie nationale de développement durable et les projets de production d'énergie renouvelable, comme le parc solaire Noor, montrent la voie. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour faire face à l’urgence climatique, selon plusieurs spécialistes.
L’année 2024 pourrait donc bien constituer un tournant décisif dans notre lutte contre le réchauffement climatique. Les records de chaleur, loin d’être des anomalies isolées, sont les signes avant-coureurs d’un dérèglement climatique systémique. Il est temps de reconnaître la gravité de la situation et de s'engager dans une transformation profonde de nos modes de vie et de production. La survie de notre planète en dépend, et avec elle, celle des générations futures.
En tant que nation, le Maroc doit intensifier ses efforts, non seulement pour se protéger des conséquences dévastatrices du réchauffement climatique, mais aussi pour devenir un leader régional en matière de durabilité. Cela passe par une réforme en profondeur de nos politiques énergétiques, une gestion plus efficiente de nos ressources hydriques et une valorisation de notre patrimoine naturel. La transition vers une économie verte ne doit pas être perçue comme un simple objectif, mais comme une nécessité impérieuse, une quête commune pour un avenir plus sûr et plus prospère. Alors que nous regardons vers l’avenir, une question s’impose : serons-nous à la hauteur du défi colossal qui se dresse devant nous ? Le temps presse et chaque action compte.
Si le Maroc a déjà entrepris des pas significatifs dans cette direction, les efforts doivent cependant être amplifiés et diversifiés. Investir dans les énergies renouvelables, développer des infrastructures résilientes, et promouvoir une agriculture durable sont des chantiers cruciaux. Ces initiatives ne sont pas seulement bénéfiques pour l’environnement, mais elles peuvent également devenir des moteurs de croissance économique et de création d’emplois.
Le succès de cette transition dépendra aussi de l'engagement de tous les secteurs de la société. Les entreprises doivent intégrer des pratiques durables dans leurs modèles économiques. Les institutions éducatives doivent sensibiliser les jeunes générations aux enjeux climatiques. Quant aux citoyens, ils doivent être des acteurs du changement en adoptant des comportements respectueux de l'environnement. La mobilisation collective est la clé pour atteindre nos objectifs climatiques.
L'histoire jugera notre génération sur sa capacité à répondre à l'urgence climatique. Nous nous tenons à un carrefour, face à une responsabilité historique. Le Maroc a le potentiel et l’opportunité de devenir un phare de durabilité et de résilience en Afrique et au-delà. En agissant dès maintenant, avec détermination, nous pouvons transformer cette crise en une opportunité pour un avenir meilleur. Il est temps de nous unir, de faire preuve de courage et d'innovation, et de tracer la voie vers un monde plus juste, plus vert et plus prospère pour tous.
Mehdi Ouassat