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Le ministère de l’Enseignement fait faux bond aux enseignants


Larbi bouhamida
Samedi 21 Février 2009

Le ministère de l’Enseignement fait faux bond aux enseignants

Le Bureau national du syndicat national de l’enseignement- CDT se retire de la rencontre du 29 février à laquelle il a été invité pour débattre du programme d’urgence de la réforme du
système de l’éducation et de la formation.

Le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, Ahmed Akhchichine, a affirmé en novembre dernier que l’année 2008 a été marquée par l’élaboration du programme d’urgence pour la réforme du système d’éducation et de formation 2009-2012.
Ce programme, a-t-il déclaré, vise à accélérer le rythme de l’application des dispositions de la Charte nationale d’éducation et de formation pour assurer la stabilité du système éducatif.
Le contenu de ce programme d’urgence est basé essentiellement sur les priorités tracées par le rapport du Conseil supérieur de l’enseignement (CSE), a-t-il expliqué, ajoutant que les domaines d’intervention de ce programme portent notamment sur la réalisation effective de l’obligation de la scolarité des enfants jusqu’à l’âge de 15 ans, l’encouragement de l’esprit d’initiative et de l’excellence, la résolution des problèmes éducatifs et la disponibilité des ressources nécessaires.
Mais ce programme  a fait l’objet de plusieurs lectures critiques de la part des syndicats de ce secteur notamment de la CDT et de la FDT.
Le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement (CDT), Allal Belarbi, a fait un exposé critique sur cette question lors de la réunion du Conseil supérieur de l’enseignement. Il a relevé plusieurs observations sur la procédure adoptée par le département de tutelle qui  n’a pas jugé utile de faire participer les acteurs éducatifs, les cadres, les partenaires sociaux et économiques à l’élaboration de ce projet de réforme. Le ministère n’a même pas daigné le soumettre aux concernés en vue de  parer aux manquements, aux erreurs, l’enrichir et partant s’exprimer sur une question qui revêt une grande importance pour le Maroc d’aujourd’hui et de demain, a-t-il ajouté en substance.
La réussite de ce grand chantier, a poursuivi Allal Belarbi,  est conditionnée par la participation des concernés à son élaboration,  pour l’adopter et  y adhérer  en vue de son application et une grande mobilisation pour réunir toutes les conditions de son succès. La  vraie participation et la concertation effective sont une nécessité culturelle, politique et nationale.
Il est temps de mettre fin aux méthodes de réflexion qui ont prévalu, pendant longtemps, lors des précédentes expériences et qui ont opté pour une approche parcellaire, une vision unilatérale et un traitement, sous pression,  des problèmes, ce qui a donné lieu à l’improvisation et à des résultats insignifiants.
La question de l’enseignement au Maroc nécessite une approche globale qui véhicule un projet sociétal d’un côté, et une large participation de toutes les composantes de la société à l’élaboration du programme de la réforme de l’autre, a souligné Allal Belarbi.
Le deuxième volet  de son exposé était axé  sur les contenus et les fondements de la réforme. Là aussi, Allal Belarbi a reconnu que ce programme d’urgence comporte bon nombre de points positifs dans la mesure où il insiste sur la mise à niveau des établissements scolaires, et l’obligation  de scolarité. De même qu’il incite à faire face aux problèmes de sureffectif des classes et de la déperdition scolaire, développer les capacités de gestion et d’administration, lutter contre l’absentéisme des élèves, assurer la sécurité dans l’environnement de l’établissement scolaire, etc.
Pour Allal Belarbi, ceux qui ont  élaboré le projet de réforme nous ont mis non pas devant un programme d’urgence, mais devant un plan stratégique qui déterminera, à long terme, le parcours et l’avenir de l’enseignement au Maroc fondé sur des bases susceptibles de l’orienter vers sa privatisation. Et pour cause, le gouvernement considère que l’enseignement public est un secteur coûteux pour l’Etat qui veut s’en débarrasser progressivement, a annoncé le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement- CDT.
Le syndicat de l’enseignement (CDT) rejette toutes ces nouvelles options relatives à son financement et à la dislocation de ses composantes et annonce son attachement à la nécessité de réformer l’école publique. Il appelle également à la mobilisation de tous les moyens et des compétences pour redresser la situation et pallier les dysfonctionnements dont souffre le système éducatif qui encadre la grande majorité des enfants marocains.
Au lieu d’encourager et d’investir dans  le secteur privé,  l’Etat est censé accorder son soutien inconditionnel à l’école publique, tout en garantissant la gratuité de cet enseignement aux enfants.
Dans le programme de la réforme, la question des ressources humaines est traitée selon une nouvelle vision et de nouvelles lois différentes  de  celles du statut de la Fonction publique ou de celui des fonctionnaires de l’enseignement. Cette question est fondée davantage sur une logique d’entreprise, de gestion et de technicité.



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