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Les Nations unies qui ont inscrit ce fléau parmi les Objectifs de développement durable fixés pour 2030, ont publié un rapport lundi dernier dont l’objectif est d’identifier où et pourquoi la nourriture est perdue, afin de proposer un éventail de solutions aux Etats concernés. En préambule de cette étude, Qu Dongyu, directeur général de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a écrit : «Comment pouvons-nous nous permettre de jeter de la nourriture lorsque, chaque jour, plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim à travers le monde ?».
La réponse à cette question se trouve, d’une part, dans les pertes alimentaires, à savoir tout ce qui est perdu entre la récolte et la vente au détail, notamment pendant les étapes de stockage et de transport, et d’autre part, dans le gaspillage qui intervient lors de la vente aux particuliers et de la consommation. Selon les calculs de la FAO, 14% de la nourriture mondiale est perdue avant d’atteindre les étals de distribution. Et encore, ce chiffre fait abstraction des produits alimentaires non récoltés, à cause d’événements exceptionnels comme les inondations, le gel ou autres aléas climatiques, car le pourcentage des pertes se rapporte à la production, et il est calculé après la récolte.
Contrairement au gaspillage alimentaire qui concerne en particulier les pays développés, la problématique des pertes alimentaires affecte, quant à elle, en premier lieu, les pays à faibles revenus, où les mauvaises infrastructures, le manque de connaissances techniques et de moyens financiers pour assurer un bon stockage des produits en sont à l’origine. La FAO chiffre ces pertes à 400 milliards de dollars (360 milliards d’euros) annuellement.
Le gaspillage alimentaire, la chercheuse Mia Birau explique dans les colonnes du quotidien français «Le Monde» qu’il est principalement dû «à certains mécanismes psychologiques, largement inconscients. Pour se rassurer sur son niveau de vie, pour conforter son image de «bons parents» prévoyants, d’hôtes généreux, on achète souvent trop. Les consommateurs sous-estiment aussi le remplissage de leur congélateur, de leurs placards et pensent être en mesure de consommer tous les produits achetés avant la date de péremption». Et d’ajouter : «Quant aux dates de péremption, les consommateurs les interprètent souvent comme une alerte immédiate sur la sécurité alimentaire du produit, alors que pour beaucoup de produits, ce n’est qu’une date indicative. On ne fait pas de différence entre «consommer avant ou jusqu’au» et «consommer de préférence avant». C’est ainsi donc que des aliments non ouverts finissent à la poubelle».
Pour y remédier, il n’y a pas de secret. «Il faut continuer à développer des campagnes fortes et visibles qui permettent au consommateur d’avoir confiance en sa capacité de changer. Il est aussi important de faire de la pédagogie sur la date de péremption comme sur la façon de stocker les aliments», souligne Mia Birau. Et de conclure : «Il faut aussi revenir sur l’idée encore bien ancrée chez les distributeurs que les produits moches, déformés, ne se vendent pas. Au contraire, aujourd’hui, avec le développement du bio, le consommateur perçoit les fruits et légumes «moches» comme des produits plus naturels, plus sains. Sans oublier de faire de l’éducation dès le plus jeune âge. C’est avec les générations à venir que l’on prendra un vrai tournant dans les bonnes habitudes».