Considéré comme la deuxième personnalité la plus influente de Syrie, Maher Al Assad commande la garde républicaine de même que la quatrième division mécanisée, qui a été déployée dans Deraa, berceau de la contestation syrienne.
La liste des personnalités visées par l'Union européenne comporte également le nom de Rami Makhlouf.
Ce cousin du président syrien possède notamment Syriatel, la principale société locale de téléphonie mobile, et est également très présent dans le pétrole et les BTP.
Les manifestants le considèrent comme un symbole de la corruption. L'UE écrit dans son journal officiel qu'il «finance le régime, autorisant la violence contre les manifestants».
Ali Mamlouk, qui dirige la sécurité générale (renseignement), et Adulfattah Qudsiyeh, qui dirige le renseignement militaire, sont également frappés par le gel des avoirs et l'interdiction de visa décidés par les Vingt-Sept, en plus d'un embargo sur les ventes d'armes, en réaction à la répression du mouvement de contestation.
Les gouvernements européens ont décidé pour l'heure de ne pas sanctionner le président syrien. Des diplomates expliquent qu'il s'agit d'opérer progressivement. Mais Assad, au pouvoir depuis onze ans, pourrait rapidement être touché à son tour, ajoutent-ils.
Selon des sources européennes, l'Allemagne et l'Espagne se seraient opposées à ce que le président syrien figure sur la liste, freinant la volonté de certains de leurs partenaires, dont la France.
D’un autre côté, des coups de feu ont été entendus mardi en début d'après-midi à Mouadhamia, une banlieue de Damas où les manifestations contre le régime du président Bachar Al Assad se sont intensifiées, rapporte un témoin.
Cet homme, qui a tenté de se rendre sur place, a été refoulé à l'entrée de la ville, bloquée par des dizaines de soldats en armes.
Selon des informations non confirmées diffusées ces deux derniers jours par des militants de la contestation, des blindés sont entrés dans cette grande banlieue du sud-ouest de Damas qui se trouve sur la route reliant la capitale syrienne au plateau du Golan.
A Banias, ville côtière du nord-ouest de la Syrie, où les arrestations se poursuivaient mardi matin, l’armée contrôle la situation selon un militant des droits de l'Homme.
«L'armée contrôle tous les quartiers de Banias et les arrestations se poursuivent dans cette ville et les villages voisins de Bayda et Marqab», a indiqué Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres.
Les forces armées poursuivaient leur campagne mardi «pour arrêter les chefs de file des protestataires» comme Anas Al-Chaghri», a-t-il précisé.
Plus de 450 personnes ont été arrêtées ces trois derniers jours à Banias, où l'armée est intervenue samedi pour mater le mouvement de contestation contre le régime du président Bachar al-Assad.
Un autre militant a fait état d'informations sur des arrestations effectuées mardi à l'aube à Lattaquié, premier port de Syrie, dans la province de Damas et à Idleb dans le nord-ouest, sans pouvoir fournir de précisions.
Mouadamiya, une localité à l'ouest de Damas, investie lundi à l'aube par l'armée, est «une ville isolée du monde extérieur». Des voitures d'agents de sécurité remplies de personnes arrêtées ont été aperçues, a indiqué le militant.
Les autorités «renforcent leur contrôle sécuritaire dans toutes les régions de Syrie», a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat.