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Un peu plus tôt dans la journée, une cérémonie symbolique de "désarmement" du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avait marqué la fin de l'unité putschiste, ancienne garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré.
Plusieurs centaines de personnes venues assister à la cérémonie ont scandé des slogans contre le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré : "Diendéré, assassin" ou "Diendéré à la CPI", (Cour pénale internationale), a-t-on pu entendre.
Onze chefs d'inculpation dont celui d'"attentat à la sûreté de l'Etat", "collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure", "meurtre", "coups et blessures volontaires", "destruction volontaire de biens" ont été retenus contre les deux hommes, a-t-on appris de sources proches des dossiers.
Tous deux ont été placés sous mandat de dépôt, ont ajouté ces sources qui ont souhaité conserver l'anonymat. Dix personnes ont été tuées pendant le coup d'Etat, selon le bilan officiel donné par le gouvernement.
Le général Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, s'était rendu de lui-même à la justice le 1er octobre, après s'être réfugié pendant deux jours chez le Nonce apostolique à Ouagadougou.
Chef des putschistes, il avait à plusieurs reprises promis de se mettre à la disposition de la justice. Bassolé, figure de proue du régime Compaoré dont il a dirigé la diplomatie, qui a été arrêté le 29 septembre, nie en revanche toute implication dans le putsch, comme l'avait signalé mercredi dernier son avocat parisien Me Alexandre Varaut.
Le Conseil constitutionnel avait rejeté début septembre sa candidature à la présidentielle, en application d'une loi électorale très controversée, votée en avril, rendant "inéligibles" tous ceux qui ont soutenu un "changement inconstitutionnel" (référence au projet de loi de révision de la Constitution qui devait permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement été fatal au régime).
Deux hommes politiques, Léonce Koné, deuxième vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, et Hermann Yaméogo, président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), ont été interpellés lundi soir.
La dissolution du RSP était demandée depuis des années par la société civile mais même les institutions de transition n'osaient pas s'attaquer à cette "armée dans l'armée" qui effrayait militaires comme civils.
L'histoire du Burkina Faso, pays sahélien pauvre de 17 millions d'habitants, a été marquée par de nombreux coups d'Etat militaires depuis l'indépendance en 1960.
Les élections présidentielle et législatives initialement prévues pour le 11 octobre et qui doivent refermer la période de la transition ont été repoussées de "plusieurs semaines".