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Souvenez-vous, il y a quelques mois, les autorités de la perle du nord avaient arbitrairement effacé l’œuvre de Mouad Aboulhana. L’artiste de Street art, auteur d’une fresque murale en hommage à la défunte artiste marocaine, Leila Alaoui, a failli s’étrangler en voyant son travail partir à vau-l’eau, recouvert d’une peinture blanche.
Si l’intervention du wali de la région a permis à Mouad Aboulhana de poursuivre sa création, grâce notamment à une forte mobilisation sur les réseaux sociaux de la société civile locale, il n’en demeure pas moins que cet épisode nous conforte dans l’idée que le Street art est le parent pauvre de l’art.
Actuellement et pendant encore une semaine au moins, les artères de Rabat accueille la sixième édition du Festival Jidar-Rabat Street art. Il remettra, à n’en pas douter, au goût du jour cette expression artistique contemporaine, à même de concilier la jeunesse marocaine avec l’art de manière générale. Mais le festival est aussi une façon de souligner la fragilité de cette expression artistique.
Le Street art a de tout temps été tributaire du bon vouloir des autorités ou des propriétaires des murs et autres lieux accueillant ses œuvres. Comme on l’a vu à moult reprises, il suffit d’un rien, un propriétaire d’immeuble un peu trop tatillon ou un trop plein d’excès de zèle des autorités pour jeter aux oubliettes une œuvre d’art inestimable, d’un coup de peinture blanche. Pourtant, ce mouvement est un bonheur pour les yeux, même si on n’y prête pas toujours attention.
Sa force majeure ? La diversité de ses formes et le bonheur qu’il transmet à travers ses couleurs. Entre le graffiti, le graffiti au pochoir, la création d’affiches, le pastel et même la projection vidéo, le Street art se décline sous différentes formes. La plus connue étant le pochoir, rendue célèbre par les œuvres du célèbre artiste et non moins mystérieux, Banksy.
Les expressions artistiques de Bansky sont une ode au Street art. La meilleure publicité qui puisse exister. Parce que l’artiste dont on ignore encore l’identité, met un point d’honneur à faire de ses œuvres des porteuses de messages, souvent politiques et sociétaux, mais toujours drôles et ingénieux.
Le Graffiti est aussi une technique prisée dans l’univers du Street art. Au vrai, elle nous renvoie à un passé lointain. Celui de nos ancêtres. Car il représente une forme d’expression très ancienne en apposant sa marque ou sa signature sur les murs.
En parlant justement d’histoire, plusieurs spécialistes s’accordent à dire que le Street art, dans sa forme actuelle, a vu le jour au début du XXe siècle, comme en témoignent les nombreuses peintures murales apparues au Mexique après la révolution de 1910. Mais comme d’habitude, ce sont les Etats-Unis qui ont encore une fois tenté de s’approprier la paternité d’un art qui ne date pas d’hier. En tout cas, l’art de rue tel qu’on l’entend aujourd’hui, serait né aux États-Unis, dans les années 60, à travers notamment le ”Graffiti writing”, un premier mouvement né à Philadelphie, porté par deux artistes Cornbread et Cool Earl.
Outre le “Tape Art”, une technique qui consiste à réaliser des œuvres à partir du ruban adhésif, les installations ou ”street installation” sont une forme répandue dans le milieu du Street art. Elle traduit la mise en scène d’objets en extérieur afin de créer une interaction avec le public tout en harmonie avec son espace.
En y réfléchissant bien, cette relation triangulaire entre l’espace, l’œuvre et son public, définit parfaitement le Street art dont le but suprême est d’égayer des artères souvent maussades en apportant de la positivité aux passants tout en les sortant de leurs habitudes visuelles. Enfin, jusqu’au moment où les autorités en décident autrement.
Chady Chaabi