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La politique des barrages décrétée sans relâche par Feu Hassan II s’est inscrite dans cette logique. C’est grâce aux œuvres hydrauliques réalisées durant les trois dernières décennies que le Royaume a pu éviter la famine en 2007 lorsque les prix des produits alimentaires ont atteint des niveaux record.
Seulement, force est d’admettre que l’”autosuffisance alimentaire” est une formule qui s’est avérée vite utopique compte tenu des distorsions trop fréquentes entre la demande et le potentiel de l’offre.
Le défi pour les pays déficitaires est ainsi de produire ce qu’il faut de matières premières, de denrées agricoles, de produits industriels ou de services pour couvrir leurs importations alimentaires.
Mais jusqu’à quel point faut-il importer? Un pays comme le Maroc ne devrait, en fait, acheter que ce qu’il ne peut pas produire de façon compétitive, c’est-à-dire après avoir valorisé le plus possible son potentiel de production et cherché à maximiser sa productivité.
En même temps, le Royaume doit être soucieux de sa souveraineté et réduire le plus possible sa sensibilité aux pressions politiques de “l’arme alimentaire”.
Certains pays ne disposent pas du potentiel suffisant pour arriver à un tel “quota de souveraineté”. Le Maroc, qui fut exportateur de céréales jusque dans les années soixante, fait, par contre, partie des pays qui peuvent produire suffisamment par eux-mêmes et ainsi conserver un pouvoir de négociation dans la géopolitique de l’alimentation. Mais pour atteindre un tel objectif, il lui faut absolument mieux valoriser son potentiel.
Le Maroc couvre actuellement quelque 55 à 65 % de ses besoins en année normale. Si sa productivité ne s’améliore pas radicalement, son taux de couverture des besoins céréaliers sera de moins de 40% en 2020, un taux qui continuera à décroître jusqu’à ce que la population se stabilise plus ou moins vers le milieu du siècle.
Pour le cas du Maroc, la sécurité alimentaire a une signification très particulière, d’autant plus que le monde rural vit un sous-développement dangereux.
La sécurité alimentaire est également conditionnée par les altérations climatiques conjoncturelles - sécheresses, mauvaise répartition des pluies, températures excessives, gels ou chaleurs extrêmes qui détruisaient les récoltes.
Mais s’ajoutant souvent aux autres, les causes climatiques furent aussi le résultat des épidémies qui font ravage et détruisent aussi bien la production que les échanges.
Aussi, les questions se situent à deux niveaux. Comment lutter aujourd’hui contre la précarité et la malnutrition ? Comment assurer une sécurité alimentaire? La première grande question est celle de la capacité du pays à répondre à la demande alimentaire sans cesse croissante. En termes techniques et statistiques, la réponse à cette question semble largement affirmative.
Par ailleurs et en dépit des pluies abondantes de l’année courante, l’approvisionnement en eau, facteur primordial de la production agricole, est plus que jamais menacé par les irrégularités climatiques.
A cela s’ajoutent aussi les conséquences de toute mauvaise gestion des ressources naturelles, elle-même résultant d’une déresponsabilisation des usagers et des structures politiques, économiques et sociales. C’est par conséquent, une question de gouvernance et de développement humain.
Autrement dit, le défi de la sécurité alimentaire est largement conditionné par la rationalisation des terres et des ressources en eau. Cependant, tout doit être impérativement concentré sur l’homme.
Les risques d’aujourd’hui imposent d’opter pour le développement et de favoriser la responsabilisation sociale. Mais il faut aussi que la société, dans son ensemble, se sente responsabilisée.
Dans ce contexte, le rôle de l’Etat reste fondamental. Conscient de cette réalité, Dr Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait accusé récemment les dirigeants du monde d’avoir ignoré les avertissements lancés par son agence onusienne sur la crise alimentaire, estimant que ce qui avait manqué pour enrayer la crise, c’étaient à la fois la volonté politique et les moyens.
“Mais des fonds supplémentaires, même s’ils finissent par être versés en ces temps de crise financière, ne suffiront pas”, ajoute Catherine Gaudard, directrice du plaidoyer du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire (CCFD).
Il faut des politiques commerciales cohérentes pour permettre à ces agricultures de se développer et s’appuyer sur des agricultures familiales car s’il s’agit de financer le développement d’agricultures industrielles intensives ou d’investissements étrangers, cela n’apportera pas de réponse pas au problème. Qu’en pensent les initiateurs du Plan Maroc Vert?