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Ainsi, après le speech introductif prononcé par M. Benzakour, Ludovic Subran, qui a conversé, avec brio et minutie, a notamment mis en relief le fait que le monde se trouve face à un mur en 3D (dette-demande-désordre). Et d’expliquer que le désordre de la sphère mondiale économique et financière est dû à deux principaux facteurs : d’une part la dette et ses niveaux élevés (public comme privé) qui restreignent les dépenses et augmentent la probabilité d’un incident de crédit, et d’autre part, la demande qui reste plafonnée par la « lowflation », ce qui rend les économies tentées par le « repli sur soi ».
En clair, selon lui, les trois éléments qui bouleversent l’économie mondiale sont principalement la remontée des taux de la FED (Réserve fédérale américaine), le ralentissement chinois ainsi que la chute des prix des matières premières (voir ci-dessous) soulignant qu’un gros temps plane sur les pays émergents.
«Si les pays développés, tels que l’Allemagne et les États-Unis, ont enregistré des taux de croissance globalement stables, les économies émergentes ont vécu une année particulièrement chahutée, entre ralentissement chinois, craintes de hausse des taux de la FED et carnage sur leurs devises», fait-il savoir anticipant que cette absence de synchronisation entre pays développés et pays émergents se poursuivra en 2016. Et de relever que la croissance mondiale ne devrait pas dépasser le seuil des 3%, en 2015, comme en 2016 signalant, dans ce cadre, que le commerce mondial va se contracter de plus de 2% en 2015, soit une perte nette de 400 milliards de dollars. «En 2016, l’instabilité sur les marchés émergents mettra fin à six années consécutives de diminution des défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale», fait ressortir M. Subran ajoutant que Euler Hermes prévoit, à ce titre, une stabilisation au niveau mondial à 300.000 défaillances.
Sous le ciel marocain, la donne est différente pour ce groupe dont la filiale au Maroc est numéro 1 de l’assurance-crédit. «Le Maroc fait preuve d’une résilience importante malgré son appartenance à une région marquée par le risque politique», a souligné M. Benzakour précisant qu’il enregistrera une croissance de 4,5% en 2015, la plus élevée d’Afrique du Nord. Et d’ajouter que le Maroc doit essentiellement son salut à l’agriculture et que la faiblesse de la croissance du secteur non-agricole en 2015 est ainsi compensée par une croissance de plus de 15% de la valeur ajoutée agricole. En parallèle, note-t-il, une politique monétaire saine a permis au pays de résister aux chocs externes soulignant, néanmoins, que l’économie reste turbulente avec des défaillances attendues en hausse de 15% en 2015 et 10% en 2016.
Dans ce sillage, les participants se sont accordés à dire qu’il est nécessaire de changer de boussole pour davantage d’opportunités. Ainsi, Euler Hermes estime à plus d’1 milliard d’euros (11,3 milliards de dirhams) les opportunités additionnelles à l’export en 2016 pour les entreprises marocaines. Et ce n’est pas tout : près de la moitié de ces opportunités se trouvent en Espagne et en France, partenaires commerciaux privilégiés du Royaume. De plus, poursuivent-ils, ces pays connaissent une dynamique de croissance plus positive, notamment grâce à une consommation intérieure plus vigoureuse et un rebond (poussif pour la France) de l’investissement des entreprises. L’on signale également qu’en 2016, les secteurs porteurs seront les engrais phosphatés, l’agroalimentaire, les composants et équipements électriques et électroniques, l’automobile et les produits pharmaceutiques.