Quand les peuples des trois pays, Maroc, Tunisie et Algérie, luttaient pour leur indépendance, ils ne le faisaient pas chacun de son côté. Ils savaient que leur lutte était commune, une et indivisible visant un ennemi et un seul : l’occupant. C’est à partir de cette réalité que le rêve a été, en toute logique, conçu. Celui de voir les trois pays unis dans un bloc soudé pour ne faire qu’un seul.
C’était là le meilleur moyen de servir au mieux les peuples, le Peuple du Maghreb.
De blocage en blocage et de ratage en ratage, le rêve se dissipait avant de renaître à chaque fois, de ses cendres.
Tant d’autres pays, mieux inspirés certes, raisonnent et agissent en termes de pôle pour mieux relever les multiples et incalculables défis.
Quand, il y a de cela vingt-deux ans, Marrakech avait cru voir le rêve prendre forme en abritant la naissance et la mise en place du Secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe, c’était d’autant plus réjouissant, d’autant plus prometteur qu’il s’agissait d’un Maghreb à cinq pays, avec, en plus, la Mauritanie et la Libye.
Et puis, plus rien. Grâce à quelques visées hégémoniques à l’actif de dirigeants algériens appréhendant au plus haut point l’idée même d’une unité du Maghreb.
Maintenant que les donnes sont, à coup sûr, en train de changer, que certains pays de la région sont en passe de découvrir la démocratie, le rêve devrait avoir plus de chance d’épouser la réalité.