Le Dr. Ahmed Sabir, doyen de la Faculté des lettres d’Agadir : “une ville qui a une grande mémoire”


Libé
Samedi 6 Mars 2010

«Quand on parle aujourd’hui d’Agadir, on oublie que cette ville a une grande mémoire. Si je ne m’arrête rien que sur les relations Agadir-Europe, je retiendrai les points forts suivants : au 16e siècle, il y a eu la présence portugaise à Agadir. Cette occupation dont témoigne la forteresse qui était appelée Santa Cruz d’Agadir. Puis, il y a eu une présence, un contact hollandais, et la plaque de marbre qu’on trouve aujourd’hui sur la porte d’Agadir Oufella témoigne justement de ces relations qui existaient déjà au 18e siècle. Et au 19e siècle,  il y a eu la présence de l’Allemagne en la personne de la famille Mannesmann. Les frères Mannesmann étaient à Agadir et dans le Souss en général dans le cadre de la prospection minière avec l’espoir de  trouver du fer dans la région. Et puis, il y a eu au mois de mars 1911 la présence franco-allemande. C’était le conflit qui avait opposé les deux puissances de l’époque au sujet de l’occupation, du protectorat sur le Maroc. L’Allemagne, qui n’était pas contente de la présence française au Maroc avait dépêché le Panthère, frégate de la Marine allemande, qui avait mouillé en rade d’Agadir. Et, il y avait eu justement des compromis entre les deux puissances et l’Allemagne a donc cédé à la France l’occupation du Maroc et d’Agadir en particulier. Voilà donc ce qui n’est que, disons, le rapport politique international. Bien sûr, Agadir a toujours été connue par son port. Le port, c’est toujours une porte ouverte sur l’extérieur, sur l’Europe en l’occurrence. Et le port d’Agadir était connu, non seulement par ses pêcheries très poissonneuses, mais également par le commerce qui s’effectuait depuis les temps immémoriaux. Il y avait eu aussi les caravanes triangulaires dont les marchandises aboutissaient au port d’Agadir. Voilà, Agadir avait toujours eu une renommée commerciale vis-à-vis de l’Europe, mais elle avait aussi une renommée touristique. Je ne cesse de répéter qu’Agadir était devenue célèbre grâce à sa baie en fer à cheval, son soleil et ses sables dorés ; c’était la Miami de l’Afrique. C’est pour cela que dans les années quarante et cinquante, on ne pouvait imaginer qu’il y avait des hôtels de la grandeur du Saâdia, Marhaba, Mauritania, Gauthier et d’autres. Et dans le Mauritania, par exemple, on ne peut imaginer aujourd’hui, qu’avant 1960, il avait accueilli une exposition de Pablo Picasso. Tout cela nous montre donc combien, l’envergure de cette ville est grande. »


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