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La répression brutale des manifestations par le régime des généraux en Algérie dénoncée devant le CDH


Libé
Lundi 5 Juillet 2021

La répression brutale des manifestations par le régime des généraux en Algérie dénoncée devant le CDH

La délégation marocaine prenant part à la 47ème session du Conseil des droits de l'Homme a dénoncé, vendredi, la détérioration grave de la situation sur tous les plans social, économique et politique en Algérie qui sombre dans la répression violente des manifestations populaires et le déni des droits de l’Homme les plus élémentaires du peuple.


«Au-delà de la répression, la torture, le harcèlement moral et sexuel, et les interpellations visant les activistes et manifestants pour affaiblir le Hirak, la conduite du régime dictatorial des généraux, fait que l’Algérie est devenue mondialement connue comme le pays du million de files d'attente», a souligné la délégation marocaine lors d’un débat au titre du Dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur la liberté d’expression et de rassemblement.


Des images injurieuses à la dignité humaine circulent à travers les réseaux sociaux montrant les Algériens, dans des files interminables, se bousculant pour un sac de farine, un sac de lait et des bouteilles d'huile, devenues des denrées rares, car gagner une bouteille d'huile est devenu un exploit ou un acte héroïque qui doit être documenté par vidéo, a souligné l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber.


Ces vérités, a-t-il dit, sont à mettre en parallèle avec le fait que la part d'eau par habitant en Algérie ne dépasse pas 300 mètres cubes par an, ce qui est bien inférieur à la définition internationale minimale de la pauvreté en eau, et cela signifie simplement que de nombreux citoyens en Algérie n'ont pas d'eau tous les jours, y compris dans la capitale.


«Où est donc passée la rente pétrolière engrangée par la junte militaire depuis 60 ans?» s’est-il interrogé. 
«Puisque le représentant de l’Algérie aime parler d’argent, qu’il apporte la réponse au peuple algérien sur les détournements massifs que les condamnations de deux chefs de gouvernement pour corruption ne sauraient masquer, tant il est évident pour le peuple algérien que ses richesses ont été spoliées, y compris au profit des milices séparatistes à la solde de la junte militaire des gouvernants de l’Algérie », a fait observer le diplomate.


Il est malheureux de constater, a poursuivi M. Zniber, que l’Algérie d’aujourd’hui, où népotisme, clientélisme et passe-droits font bon ménage, plusieurs supports médiatiques font l’objet de sanctions allant jusqu’à la fermeture, pour les faire taire à jamais quand il s’agit d’informer le lecteur algérien sur les vrais tenants et aboutissants de la question du Sahara marocain, ou se faire l’écho des slogans des manifestations, qui révèlent au grand jour les grosses affaires d’enrichissement illicite des généraux et le trafic de drogue, à l’instar de "Président Cocaïne", "A bas la mafia militaire", "Le régime militaire à la poubelle de l’histoire".


Il est tout à fait normal qu’au vu de cette situation dramatique et le déni des droits les plus élémentaires que le peuple algérien ait boudé les urnes et boycotté la mascarade électorale du 12 juin, à laquelle moins de 20% ont participé, conscient que son seul objectif est de légitimer un régime militaire à façade soi-disant civile, ses relais et ses oligarques, a-t-il fait observer.


La délégation marocaine a dénoncé une nouvelle fois les manœuvres du représentant de l’Algérie qui tente de détourner l’attention du CDH de la situation dans son pays en s’acharnant contre le Maroc. 
«Au lieu de sa fixation pathologique sur le Maroc et de sa volonté maladive de toujours vouloir saper la nouvelle dynamique réconfortant la réalité historique, politique, culturelle, religieuse et économique de la marocanité du Sahara, il conviendrait mieux au délégué algérien d’employer son énergie et son obstination à d'autres fins, mieux orientées et plus en phase avec l’objet de nos réunions, et sans vulgarité de langage et manque de respect à cette instance », a souligné la délégation marocaine.

Et d’ajouter : Il serait plus opportun de répondre aux interpellations et réclamations mondiales sur les atteintes aux droits en Algérie, et répondre aux revendications des millions de jeunes, sans horizons, qui battent quotidiennement le pavé, pour crier leur désespoir et leur détresse face à leurs conditions de vie déplorable et réclamer le changement d’un système politique mêlant népotisme et corruption.


Tout en refusant de «descendre aussi bas comme se comporte le délégué de l’Algérie,» et «de répondre à ses provocations», la délégation marocaine a relevé qu’eu égard aux rapports des mécanismes du HCDH (Haut-commissariat des droits de l’Homme) et des ONG, accablant les gouvernants algériens sur les multiples atteintes aux droits de l’Homme, ce régime est le moins placé pour s’ériger en donneurs de leçon en la matière.


Le représentant de l’Algérie a omis de souligner qu’au lieu d’accorder la liberté d’expression à sa presse nationale, cette dernière est malheureusement orientée vers la propagande en faveur des gouvernants, sur des questions marginales, ne retenant aucunement l’attention des Algériens, parmi lesquelles la couverture médiatique des activités menées par le groupe terroriste armé du polisario et faisant l’apologie de ses affrontements militaires imaginaires, a rappelé la délégation marocaine.


Et de s’interroger : «Comment le régime algérien peut-il justifier à son opinion publique nationale et à l’ensemble de la communauté internationale, surtout européenne, l’acte illégal par lequel l’Algérie a fait accéder au territoire européen, le dénommé Brahim Ghali, avec des documents falsifiés et une identité usurpée ?, Pourquoi les médias algériens n’ont pas été autorisés à investiguer et à écrire sur les sommes exorbitantes qui ont été dépensées dans cette opération illégale ? ». 
«Si l’Algérie présente cette question comme relevant du seul engagement humanitaire, pourquoi le dénommé Ghali n’a pas été pris en charge dans les hôpitaux algériens, à l’instar de la population algérienne. Est-ce parce que la situation y est tellement dramatique que les dirigeants algériens craignent pour la vie de leur exécutant en chef ? »
Tout en se posant ces questions, la délégation marocaine dit «ne s’attendre à aucune réponse, car la supercherie que représente le régime algérien n’est plus un secret pour les délégations présentes. Et de fustiger «la supercherie d’un État au bord de la faillite, et dont l’économie, ou ce qui en reste, est tributaire de la rente du pétrole qui, en baissant à grande vitesse, met à nu les réalités du régime militaire ».


Dans un autre registre, l’ambassadeur Zniber a réitéré dans une lettre adressée à la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, sa plus profonde désapprobation quant à la publication de son communiqué de presse sur la situation des prétendus défenseurs des droits de l’Homme au Sahara marocain. 
Tout en réfutant une nouvelle fois les allégations contenues dans ce communiqué, il a attiré son attention sur le fait que « le groupe armé séparatiste, le régime algérien et ses partisans n’ont ménagé aucun effort, comme d’habitude, pour profiter de ce communiqué de presse pour l’utiliser à des fins de propagande politique de manière agressive contre le Royaume ».


Un parti d’ opposition accuse le pouvoir de s ’ obstiner “à criminaliser l’ action politique ”

Le Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti de l'opposition en Algérie, a accusé le pouvoir en place de s’obstiner à "criminaliser l’action politique". "Par la mise sous mandat de dépôt de Fethi Gheras, coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), le pouvoir s’obstine à criminaliser l’action politique", a dénoncé ce parti d'opposition dans un communiqué. 
Il a souligné que cela est inacceptable et "risquerait de nous renvoyer à l’ère du parti unique".


Le FFS constate que le pays "connaît une gestion ultra-sécuritaire des affaires nationales", laquelle est caractérisée, dit-il, "par une atteinte systématique aux libertés, en recourant à la répression pour faire taire toutes les voix qui appellent au changement".
 Le parti a averti que "l’autoritarisme ne servira nullement les aspirations nationales et populaires à la démocratie et la construction d’un Etat de droit".


Il a souligné que cette approche du pouvoir "exposerait, bien au contraire, la cohésion sociale au péril et alimenterait toutes les formes d’extrémisme", appelant "à la libération des détenus d’opinion".
 Tout en condamnant "toutes les pratiques qui visent à spolier les libertés et à priver les Algériens de leurs droits, civiques et politiques", le FFS a condamné aussi "les discours qui sèment la haine dans la société et qui portent atteinte à l’unité nationale".


Abordant la crise que vit l’Algérie, le parti considère que "le reniement du caractère politique de la crise algérienne vise à rééditer les anciens scénarios qui ont privé le pays de plusieurs opportunités pour le changement".
 Devant cette situation, le FFS a réitéré son appel à "un dialogue global et inclusif entre toutes les forces vives de la société" dans un cadre qui soit "apaisé et consensuel, où toutes les parties seraient empreintes d’esprit de responsabilité, en prenant en considération la réalité du pays et les données politiques actuelles à l’échelle intérieure et extérieure".


Pour ce parti, le dialogue "est la seule voie pour l’édification d’un Etat national et démocratique", et est "un bouclier contre tout plan qui mène à l’affrontement".



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