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La presse péruvienne a épinglé le scandale du «détournement systématique de l'aide humanitaire destinée aux populations des camps de Tindouf», que le Maroc dénonce depuis des années auprès de la communauté internationale.
Ainsi, le quotidien Guik, le premier journal digital du Pérou, qui reprend les conclusions du rapport d'évaluation du travail du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies en Algérie entre 2019 et 2022, écrit que « ces détournements ont été dénoncés par d'autres rapports d'inspection du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés), ainsi que d'autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales ».
La publication note que « le PAM a documenté le détournement et la vente de nourriture provenant de l'aide humanitaire sur les marchés de la ville de Tindouf, en dehors des camps, et dans les pays voisins, alors que la population des camps vit dans des conditions indignes, marquées par une malnutrition chronique, en particulier chez les femmes et les enfants ».
« Plus grave encore, ajoute Guik, le PAM a réitéré sa préoccupation quant à l'absence de recensement de la population des camps de Tindouf et au risque de détournement que cette situation unique rend possible», soulignant qu'il s’agit «d'une situation exceptionnelle dans le monde du point de vue du droit international humanitaire, dans la mesure où depuis près de 50 ans, ces populations n'ont jamais été identifiées, ni enregistrées comme réfugiées, ni recensées ».
La publication péruvienne dénonce le fait que l’Algérie cède le contrôle des camps aux milices du polisario, qui est un «groupe armé séparatiste étroitement lié aux groupes terroristes opérant au Sahel ».
Pour sa part, le quotidien Prensa21 souligne que le détournement lucratif de l'aide humanitaire au profit des dirigeants du polisario, leur a permis de « maintenir un train de vie luxueux, aux frais du contribuable européen et aux dépens des femmes et des enfants des camps de Tindouf, qui souffrent d'anémie chronique ».
Le journal rappelle que l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) avait pointé du doigt, dans un rapport publié en 2015, un «détournement méthodique, sur plus de quatre décennies, de l'aide humanitaire accordée aux Sahraouis, retenus en otages dans les camps de Tindouf, sur le territoire algérien ».
Le rapport de l'OLAF a mis en évidence «la responsabilité de l'Algérie, complice active du détournement de cette aide, qui commence généralement dès l'arrivée des cargaisons au port algérien d'Oran».
De même, le Parlement européen avait noté que "l'Algérie a prélevé une taxe de 5 % sur cette aide et a refusé les demandes de recensement" de cette population présentées par le HCR.
En 2021, rappelle la même source, le rapport du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait attiré l'attention sur le détournement des fonds et de l'aide alimentaire destinés à la population prise en otage par le polisario.
Par ailleurs, toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2011 ont demandé à l'Algérie d'autoriser le recensement de la population des camps de Tindouf, conformément au droit international humanitaire.
La même demande a été adressée aux agences de l'ONU pour qu'elles respectent les "meilleures pratiques" de l'ONU dans l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations des camps.
Prensa21 déplore que «l'Algérie a constamment défié les demandes fermes et sans appel du Conseil de sécurité, se cachant derrière des prétextes fallacieux infondés», ajoutant que ce pays a «la responsabilité morale et juridique de cesser d'exploiter la situation des populations séquestrées sur son territoire et de s'en servir comme monnaie d'échange, tout en dépensant des sommes colossales pour maintenir le train de vie luxueux d'une poignée de dirigeants du polisario et en leur fournissant des équipements militaires de pointe ».