La fièvre électoraliste pousse les composantes du gouvernement Benkirane à se tirer dans les pattes
Il est vrai qu’il n’y a toujours pas de nom, mais l’on n’a même pas besoin de suivre le regard de Mezouar pour comprendre qu’il s’agit bel et bien du chef du gouvernement et de tous ses ouailles qui excellent dans la théorie de la victimisation, dans le fantastique et le langage fantasmagorique.
Toujours est-il qu’à la veille des échéances du 7 octobre, il va bien falloir s’attendre à d’autres sorties signées de cette majorité de circonstance dont les composantes nous ont gratifiés, tout au long de l’actuel mandat,de scènes de ménage à répétition risibles par moments, mais trop souvent déplorables.
Et pour ne pas être en reste, le MP de Mohamed Laenser se devait tout de même de bouger le petit doigt, histoire de se rappeler au devoir de ses électeurs. Là, l’amazighité ne pouvait pas y échapper. C’est là un dossier qui constitue non seulement l’un des innombrables ratages du gouvernement Benkirane, mais plutôt d’une franche débandade, une vraie bérézina sans nom. La Loi suprême 2011 a beau faire de l’amazigh une langue officielle, mais apparemment il en fallait beaucoup plus pour convaincre le Pjidiste en chef de l’utilité de « la chose ». Dans l’espoir de voir venir, le mouvement amazigh a fait l’effort d’oublier les déclarations maladroites (pour ne pas dire plus)à ce propos et dont celui-ci s’était rendu coupable, mais c’était oublier que ça a tout l’air d’une prise de position à l’évidence assumée. Résultat : une loi organique pour définir le processus de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, comme stipulé dans la Constitution se fait toujours attendre.
Pas de suspense, cependant, du côté des camarades.L’alliance PJD-PPS, c’est reparti pour le « meilleur et pour le pire », même si pour l’expérience en cours, le meilleur s’est fait trop ardemment désirer.
Il y aurait toutefois lieu de saluer cette autre spécificité marocaine. Et pas des moindres ! Un mariage catholique liant des frères à des camarades ! Il faut le
faire !
Pendant ce temps, la fièvre électoraliste est en passe de faire des ravages au sein de ladite majorité. Outre le fait qu’elle s’embourbe dans un langage de caniveau à l’encontre d’adversaires réels ou imaginaires, elle n’en finit pas de se mordre la queue. Et toujours dans le cadre de cette campagne anticipée, elle est en passe de se faire et de se refaire avant terme. Autrement dit, et d’ici le 7 octobre prochain, il n’y a pas de gouvernement au numéro demandé.
Mais histoire d’user de ses dernières cartouches, l’on est en train de s’escrimer à vanter un bilan unique en son genre. Les citoyennes et citoyens, ces électeurs bernés comme ces abstentionnistes qui ont, sans le vouloir, contribué à cette mauvaise passe, cette cata, ne sont sûrement pas sans retenir que l’actuel gouvernement a réussi l’exploit de réaliser le plus bas taux de croissance de l’histoire, qu’il est parvenu à atteindre, et même à dépasser, son million de chômeurs, que grâce à sa grande détermination, la corruption a pris du grade pour s’imposer en vraie gangrène et qu’il y a plus de bidonvilles dans les villes promises sans bidonvilles…
Que pourrait-on vanter d’autres ? Ces prix qui flambent et ces salaires qui stagnent ? Ce dialogue social en panne ? Cette intolérance qui prend le dessus ? Ces libertés bafouées ? Ces minorités malmenées ? Cette égalité et cette parité réduites à un vœu pieux ? Franchement…