La délocalisation du SIEL est loin de faire l’ unanimité


Libé
Jeudi 11 Novembre 2021

La délocalisation du SIEL est loin de faire l’ unanimité
Après plus de 30 ans à Casablanca, le Salon international de l’édition et du livre (SIEL) tiendra sa prochaine édition à Rabat. La délocalisation du SIEL n’est pas fortuite. Elle répond, à la fois, à la nomination dès l’année prochaine de Rabat au titre de capitale de la culture africaine, mais aussi à la crise sanitaire du Covid-19.

Le nouveau coronavirus, derrière le report des deux dernières éditions, joue encore un mauvais tour au SIEL, puisque la Foire internationale de Casablanca, habituellement hôte des activités du Salon, est toujours exploitée comme hôpital de campagne pour accueillir les patients atteints du Covid-19. Mais ce qui paraît être une décision somme toute logique, prise par le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, n’est pas du goût de tout le monde.

Selon nos confrères de Hespress, le Conseil de la ville de Casablanca aurait rejeté la délocalisation. Hassan Nasrollah, 2ème vice-président du conseil, a, semble-t-il, fait part du mécontentement de la présidence de la collectivité, sans pour autant en préciser les raisons. Pour ce dernier, la décision de délocaliser serait “illogique et injuste" tout en soulignant la nécessité “d’y revenir”. Un voeu pieu, ne serait-ce qu’au regard des raisons logistiques justifiant la délocalisation du SIEL 2022 à Rabat.

Sur les réseaux sociaux, Najwa Koukouss, ex-conseillère de la ville de Casablanca, a confié que la délocalisation du SIEL confine à l’exception. Si l’on en croit cette dernière, relayée par “Le Desk”, l'événement littéraire international reprendra ses droits à Casablanca dès l’édition 2023. Une manière de retarder les débats sur une délocalisation inéluctable et définitive ? Rien n’est moins sûr. En revanche, avec un budget de 12 millions de DH (MDH), accordé par le projet de loi de Finances 2022, le SIEL et ses organisateurs risquent de se serrer la ceinture plus que jamais.

Et pour cause, d’après le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, les 12 millions de DH (MDH) seraient insuffisants, arguant que cette édition est particulière. Notamment car elle implique de mettre sur pied des chapiteaux, à l’image de la Foire internationale de Casablanca. Le ministre Bensaid compterait, de ce fait, faire appel à des ressources supplémentaires privées pour le financement, en l'occurrence dans le privé.

En termes d’affluence, la délocalisation du SIEL à Rabat risque d’avoir un impact négatif. Il n’est pas facile de changer de lieu, alors que le SIEL est dans la mémoire collective identifié comme un événement casablancais. C’est le cas depuis la première édition du Salon international de l’édition et du livre, organisée sous le haut patronage de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, du 30 octobre au 8 novembre 1987.

A l’époque, 300 maisons d'édition et institutions représentant 15 pays y ont participé. Le succès a été grandiose avec pas moins de 80.000 visiteurs. La suite n’en fut que meilleure, avec un taux de participation moyen de plus de 700 exposants, et un nombre de pays participant d’environ 45 pays. Sans oublier une moyenne de 400.000 visiteurs, affluant des quatre coins du pays.

C.C
 


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