Abdelilah Benkirane pour ne pas le nommer, chef du gouvernement de son état pour quelques semaines encore (ouf !), s’était muré dans un silence qui ne lui ressemblait pas.
Il va sans dire qu’il ne l’a pas fait de gaieté de cœur, loin s’en faut ! Mais c’est parce qu’il avait trop usé d’un semblant de blagues et de boutades affectées et tellement ressassées qu’elles ont fini par exaspérer jusqu’aux béni-oui-oui les plus terre à terre …
S’il s’était tu, c’était aussi parce que dans sa diarrhée verbale, il s’était laissé à glisser sur quelques sables mouvants vers des bafouillis dont il ne saisissait, de toute évidence, ni le sens ni la portée. Dans sa tourmente, il a tout de même osé un timide et pitoyable «… mon silence est peut-être plus éloquent que mes paroles». Plus reposant pour les oreilles et pour le bon sens surtout.
Tout aussi timide aura cependant été sa réaction à l’invalidation de la candidature de son salafiste qu’il avait placé tête de liste PJD à Marrakech. Il s’était terré pour laisser le soin au parti de sortir un communiqué de soutien audit Hammadi El Kabbaje …
Invité par des lauréats sciences-po et Centraliens, il ne pouvait tout de même pas continuer à avaler sa langue. Il aura donc parlé mais pour … ne rien dire.
Et le fameux «tahakoum», ce mystérieux dirigisme, ce satané autoritarisme qu’il voit partout mais juste quand ça lui chante, de s’inviter de nouveau au débat. Toutefois, et ce n’est sans doute pas sans rapport avec ce que vient de subir un allié à tout rompre, il aura plutôt tourné autour du pot. Ainsi croit-on savoir de la bouche même de celui qui est censé être le premier chef du gouvernement au gré de la Constitution de 2011 qui, à la différence de tous ses prédécesseurs, l’a gavé en prérogatives, il ne faut pas trop contrarier le ministère de l’Intérieur qu’il vaut mieux avoir de son côté, sinon on ne peut rien faire. Hé, mais t’es chef ou pas ? T’es responsable ou pas ? Un tel discours est fait pour nous faire croire qu’on est dans une république bananière.
Mais la preuve que pjdiste en chef n’est pas vraiment guéri de sa manie de narrer l’inénarrable histoire fade, il a sorti une espèce de fable sans goût où il était question d’un coq, d’un fou et d’un grain de blé voulant dire par là que dans ce « tahakoum » qui le hante, le coq c’est le ministère de l’Intérieur et que c’est lui, Benkirane, le fou qui se voit en grain de blé.
Mais nom de Dieu ! Rabat la capitale, pourtant, s’est vu confier à un fou PJD et on en a pour preuve les attestations médicales déposées auprès de la REDAL.
Et pour compléter le décor, c’est tout le pays qui s’est vu farcir un fou en chef … Benkirane ne vient-il pas de le dire lui-même ? A moins qu’il ne soit plus qu’un petit grain de blé.