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Mme Armengol, 52 ans, a recueilli 178 voix, soit deux de plus que la majorité absolue, dont les voix des sept députés du parti représentant le courant le plus dur du nationalisme catalan.
Ce résultat confirme les informations des médias espagnols faisant état d'un accord de dernière heure entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Junts per Catalunya (JxCat, Ensemble pour la Catalogne), le parti dirigé par le leader indépendantiste Carles Puigdemont, exilé en Belgique et recherché par la justice espagnole depuis 2017 et l'échec d'une tentative de sécession de la Catalogne.
Cet accord a permis à Mme Armengol d'obtenir les voix des sept députés de JxCat et d'atteindre ainsi 178 voix. Sans ces sept voix, le Parti socialiste et ses alliés ne disposaient que de 171 voix, soit potentiellement une de moins que le bloc autour du Parti populaire (PP, droite).
Dans la pratique, la candidate du PP, Cuca Gamarra, n'a toutefois recueilli que 139 voix - les 137 députés du PP plus les élus de deux petits partis régionaux -, les 33 députés du parti d'extrême droite Vox ayant décidé de voter pour leur propre candidat.
Ce vote pour la présidence du Congrès des députés était très attendu, non pas parce qu'il s'agit du troisième personnage de l'Etat, mais parce que son résultat donne une indication claire sur la possibilité pour M. Sánchez d'être reconduit dans ses fonctions lors d'un vote d'investiture qui pourrait avoir lieu fin août ou début septembre.
Il s'agissait donc de la première manche d'une bataille dont l'issue dépendra de la décision de JxCat, c'est-à-dire de M. Puigdemont. Ce paradoxe découle des résultats renversants des élections législatives du 23 juillet, qui ont vu une victoire beaucoup moins large que prévu du Parti populaire, mettant les deux blocs, celui du gouvernement sortant de gauche et celui de la droite et de l'extrême droite, pratiquement à égalité.
Cette situation inattendue a donné à JxCat le pouvoir de décider si M. Sánchez continuera à diriger l'Espagne ou, dans le cas contraire, si le pays devra organiser de nouvelles élections dans les prochains mois. Les tractations ont continué jusqu'à jeudi matin, dans le plus grand secret, pour convaincre ces sept députés indépendantistes catalans de voter pour Mme Armengol.