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La Libye à feu et à sang : L'étau se resserre autour de Mouammar Kadhafi


AFP
Samedi 26 Février 2011

La Libye à feu et à sang : L'étau se resserre autour de Mouammar Kadhafi
L'étau se resserre autour du leader libyen Mouammar Kadhafi, pris entre l'opposition qui affirme avoir libéré l'est et des combats violents à l'ouest, alors que la communauté internationale accentuait la pression pour tenter de stopper le bain de sang.
Vendredi, au onzième jour de l'insurrection contre le pouvoir chancelant du colonel Kadhafi qui a accusé ses opposants d'être téléguidés par la nébuleuse Al-Qaïda, les initiatives se sont multipliées: réunions de l'ONU et de l'Otan, proposition franco-britannique de sanctions et d'embargo total.
Le théâtre de la contestation s'étend de l'ouest de Tripoli à Benghazi, dans des villes côtières ou proches des côtes, l'immense majorité du pays, à 93% désertique, étant épargné par les combats.
Alors que dans l'est, l'opposition armée s'organise pour une éventuelle marche vers Tripoli afin de chasser le colonel libyen du pouvoir, la nuit a été calme dans la capitale libyenne. Le matin, les rues étaient désertes et les magasins fermés.
Signe que le pouvoir cherche à endiguer la vague de contestation, la télévision libyenne a annoncé une aide de 400 dollars aux familles libyennes, ainsi que l'augmentation de 150% des salaires de certains fonctionnaires.
Des journalistes de l'AFP à Benghazi, épicentre de la contestation à 1.000 km à l'est de Tripoli, ont vu un millier de manifestants rassemblés devant le tribunal local, devenu quartier général de l'insurrection. Certains campaient dans des tentes non loin, des enfants jouaient dans un char abandonné.
Des marionnettes à l'effigie de Kadhafi ont été pendues aux lampadaires des rues où patrouillent des soldats et des civils en armes.
Certains soldats vendaient leurs armes au plus offrant malgré les appels des commandants militaires à s'organiser en force anti-Kadhafi.
Dans une ville plus proche de la capitale, à Musratah (150 km à l'est), des informations non confirmées ont fait état de combats entre opposants et partisans du régime.
A l'ouest de Tripoli, dans la ville de Zawiyah (60 km), des «terroristes» ont égorgé plusieurs soldats, selon l'agence officielle Jana, alors que selon le journal libyen Quryna basé à Benghazi 23 personnes ont été tuées et plus de 44 blessées dans l'assaut des forces de sécurité contre la ville.
C'est aux habitants de cette ville que s'est adressé jeudi le «Guide» de la révolution libyenne, plus ancien dirigeant du monde arabe au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Il a accusé dans un message audio diffusé par la télévision, Al-Qaïda d'orchestrer l'insurrection en donnant selon lui des «pilules hallucinogènes» aux opposants. Il a aussi exhorté les habitants à arrêter les partisans d'Oussama ben Laden et de les traîner devant la justice.
Dans sa première intervention télévisée mardi, le colonel libyen a juré de réprimer l'insurrection, avertissant de possibles «boucheries». Les violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts -de 300 à un millier selon les sources.
Les partisans du «Guide» sont concentrés à Tripoli, où la milice Khamis disposerait notamment de 9.000 combattants, de chars et d'avions, selon des informations non confirmées d'habitants anti-Kadhafi dans la ville d'Al-Baïda (est). L'armée, de son côté, a été affectée par les mutineries, selon ces sources.
A l'étranger, l'indignation s'amplifie contre le régime de M. Kadhafi, de plus en plus isolé après avoir été lâché par ses pairs arabes et plusieurs proches et diplomates.
Paris et Londres ont proposé au Conseil de sécurité de l'ONU qui se réunit à 20H00 GMT à New York un projet de résolution prévoyant «un embargo total sur les armes», «des sanctions», et une «saisine de la CPI pour crime contre l'humanité», selon la chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie.
A Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU devrait adopter une résolution réclamant une suspension du pays de l'organisation ainsi qu'une enquête indépendante sur les violations commises.
La haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay, s'est inquiétée de «la situation brutale et choquante d'aujourd'hui» soulignant qu'elle «est le résultat direct du mépris total pour les droits et la liberté des Libyens qui a marqué près de quatre décennies de pouvoir du régime actuel».
L'Otan devait aussi tenir une réunion d'urgence consacrée à la Libye.
Face au chaos en Libye, les évacuations dans des conditions difficiles par terre, mer et air continuent, plusieurs pays européens, au premier rang desquels l'Italie s'inquiétant d'une crise humanitaire du fait de l'exode de dizaines de milliers d'étrangers et de Libyens.
Près de 200 Canadiens et une cinquantaine de Roumains ont été rapatriés dans leurs pays ces dernières heures. La Chine a annoncé avoir déjà évacué 4.600 de ses plus de 30.000 ressortissants travaillant en Libye, grâce à une importante opération navale, terrestre et aérienne. La Libye détenant les plus importantes réserves de pétrole en Afrique, l'or noir a poursuivi jeudi son envolée sur les marchés, atteignant des prix record depuis plus de deux ans, à près de 97 dollars en Asie.
La Maison Blanche a estimé que les Etats-Unis et le monde pouvaient faire face à une rupture d'approvisionnement en pétrole liée à la crise en Libye.

Kadhaf al-Dam jette l’éponge


Kadhaf al-Dam, proche conseiller et cousin du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a démissionné jeudi de toutes ses fonctions officielles pour protester contre la gestion de la crise libyenne, a annoncé vendredi l'agence égyptienne Mena, citant un communiqué de son bureau au Caire.
Selon son bureau, le haut responsable libyen, qui est notamment en charge des relations égypto-libyennes et qui a une résidence au Caire, a quitté la Libye il y a une semaine.
En présentant sa démission jeudi, l'émissaire libyen a «appelé à l'arrêt du bain de sang et au retour à la raison pour préserver l'unité et l'avenir de la Libye», toujours selon la Mena qui cite le communiqué.Le diplomate libyen a également «donné des instructions aux membres de son bureau d'information au Caire pour qu'ils assurent la livraison d'un convoi de médicaments aux habitants de Tobrouk et Al Baïda», deux villes de l'est libyen - désormais largement contrôlé par l'opposition - où des combats sanglants ont opposé les partisans du dirigeant Mouammar Kadhafi aux insurgés.
Outre ses fonctions de «coordinateur des relations égypto-libyennes», Kadhaf al-Dam a également effectué dans le passé des missions dans d'autres pays du Maghreb, notamment au Maroc.


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