
Le président de l'Assemblée des Etats parties à la CPI Sidiki Kaba "appelle l'Afrique du Sud, qui a toujours contribué à renforcer la Cour, à n'épargner aucun effort pour assurer l'exécution des mandats d'arrêt" contre el-Béchir, affirme un communiqué de la CPI publié samedi soir.
Deux mandats ont été lancés par la CPI contre le président soudanais, en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité et en 2010 pour génocide, les deux en relation avec le Darfour, région de l'ouest en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l'ONU.
Les autorités sud-africaines ont refusé de confirmer l'arrivée en Afrique du Sud du président soudanais, mais la radio-télévision sud-africaine SABC a indiqué dans un tweet qu'el-Béchir avait été "accueilli par des responsables sud-africains et des diplomates soudanais".
L'agence officielle d'information soudanaise Suna avait annoncé samedi le départ du président soudanais "pour Johannesburg à la tête de la délégation soudanaise prenant part au sommet de l'Union africaine" qui se tient dimanche et lundi.
Le président el-Béchir, 71 ans, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989 et réélu en avril avec 94% des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, a depuis 2009 considérablement limité ses déplacements à l'étranger, privilégiant les pays n'ayant pas rejoint la CPI.
Le sommet proprement dit devrait être dominé par la crise au Burundi et la question des migrants. Les autres dossiers chauds du continent étant les mouvements islamistes armés qui menacent les Etats depuis l'ouest du Sahara jusqu'au Kenya, et la guerre civile au Soudan du Sud.
Samedi, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma a exhorté les parties en conflit au Burundi à renouer le dialogue pour mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis la fin avril.
A l'approche des législatives du 29 juin et de la présidentielle du 15 juillet, le Burundi reste sous haute tension, après un mois et demi de contestation née de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat après dix ans de pouvoir. Le président Pierre Nkurunziza ne devrait pas être présent au sommet de Johannesburg.
Les chefs d'Etat devaient entamer leurs travaux dimanche matin par une session à huis clos consacrée aux questions de l'immigration et de la xénophobie.
L'Afrique du Sud, hôte du sommet organisé dans le luxueux centre des affaires de Sandton à Johannesburg, s'était tristement illustrée en avril avec une nouvelle vague de violences xénophobes dirigées contre les ressortissants africains.
A l'autre extrémité du continent, 1.800 personnes se sont noyées en Méditerranée depuis le début de l'année en tentant la traversée sur des embarcations surchargées, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).