Les autorités belges ont opté dès le début de la pandémie il y a sept mois pour un recensement large des décès, additionnant ceux intervenus à l'hôpital et en maisons de retraite. Ont aussi été inclus les décès possiblement liés au virus, sans forcément qu'un test ait pu confirmer ce soupçon. Lors du pic de la pandémie en avril, la Belgique avait comptabilisé pendant une dizaine de jours plus de 250 décès quotidiens, avec un record de 321 le 8 avril, toujours selon les chiffres de Sciensano.
La barre des 5.000 morts avait été franchie le 17 avril. Pour compléter le système en place de suivi des contacts via des centres d'appelstéléphoniques, les autorités sanitaires ont lancé officiellement mercredi une application mobile baptisée "Coronalert", en invitant les Belges à la télécharger massivement sur leur smartphone. "A partir d'une proportion de 15% d'usagers dansla population, des vies peuvent être sauvées", a expliqué Axel Legay, dirigeant de la start-up bruxelloise Devside qui a développé l'application. Et la diminution du nombre de contaminations et de décèss'accélère "dès qu'on passe à 20 ou 30% de téléchargements", a-t-il ajouté, citant les travaux du scientifique américain Christopher Fraser. Fonctionnant via le système Bluetooth, l'application Coronalert "joue le rôle d'aide-mémoire en prévenant de façon anonyme les contacts à haut risque dont l'on ne se souvient pas ou dont on ne possède pas l'identité", souligne par ailleurs un communiqué de présentation. La condition préalable est qu'elle ait été installée à la fois par un patient testé positif et les personnes qu'il a récemment croisées.
Depuis l'été les capacités de dépistage ont fortement augmenté, entraînant un rebond de la courbe des cas positifs, particulièrement marqué en septembre avec la fin des congés et les rentrées scolaire et universitaire. Le chiffre quotidien des décès a augmenté depuis le début du mois, passant de trois à 7-8 en moyenne ces derniers jours, dès lors que des personnes âgées ou à la santé fragile ont été de plus en plus nombreuses parmi les malades. Les seniors des quelque 1.500 maisons de retraite de Belgique ont été durement frappés par la pandémie. Ces établissements ont enregistré environ la moitié des décès selon les chiffres officiels. Un chiffre qui grimpe à près des deux tiers (64%) si l'on intègre les résidents de maisons de retraite morts à l'hôpital, avait calculé en juillet MSF Belgique, dénonçant des situations de fin de vie "parfois effroyables".