L’université de la gauche : L’unité est toujours possible


Montassir SAKHI
Mercredi 20 Mai 2009

Le courant  «Fait démocratique» du Parti Socialiste Unifié (PSU), en partenariat avec l’Espace Casablancais pour le Dialogue de la Gauche a organisé la troisième Université printanière à Mohammédia les 16 et 17 mai 2009.
Une centaine de militants de la gauche et associatifs ont répondu présent à cette université qui a traité de plusieurs thèmes en relation avec le champ politique et socioéconomique marocain et mondial. Les participants ont été encadrés par des spécialistes, cadres politiques et acteurs associatifs tels que Fathallah Oualalou de l’USFP, Kamal Lahbib du PSU et membre du Forum Social Mondial, le syndicaliste Abdelkader Azraih, ainsi que les journalistes Mohamed El Awni et Abdelaziz Koukas, entre autres.
Ces deux journées ont été caractérisées par un débat animé, que ce soit dans le cadre des ateliers ou lors des assises ouvertes. Les thèmes abordés ont trait à l’impacte de la crise financière mondiale sur le tissu économique marocain et aux perspectives de l’union et la coordination entre les partis de la gauche marocaine en vue de la constitution d’un front démocratique pour relever les défis du progrès économique, social et politique.
Hamid Bajjou, membre du conseil national de l’USFP et coordinateur de l’Espace casablancais pour le dialogue de la gauche, a estimé que le travail qui se fait aujourd’hui entre les militants de la gauche au Maroc est considérable, dans le but d’initier un dialogue à même d’aboutir à cette union. Il a ajouté que l’Espace casablancais a pour mission d’ouvrir un champ de réflexion entre les différents acteurs partisans et associatifs adhérents aux principes de la gauche. Cela devrait atténuer des différences et mésententes dans le cadre de la coordination entre les composantes de la gauche marocaine.
De son côté, Fathallah Oualalou, membre du Bureau politique de l’USFP et ex-ministre des Finances, a souhaité une union très proche entre les différents courants de la gauche. Selon lui, la crise économique mondiale interpelle toutes les composantes de la gauche. Il affirme que ces composantes devront œuvrer à l’abolition du système néolibéral basé sur l’exploitation des peuples défavorisés.
Selon Fathallah Oualalou, il s’agit aujourd’hui d’une grande crise économique qui menace le système capitaliste, ce qui « représente une véritable opportunité pour les forces socialistes afin de revaloriser leurs alternatives». Il a indiqué que cette crise engendrera de nouvelles forces actives et porteuses de changements. Ces forces, a-t-il ajouté, «reposeront sur des secteurs alternatifs tels que l’écologie et l’informatique ». Pour ce qui est du Maroc, il a insisté sur l’obligation de diversifier les secteurs économiques et les renforcer tout en élargissant le marché de la consommation interne.
Toujours dans le volet de la réforme de la gauche au Maroc, Lahbib Kamal, secrétaire général du Forum des alternatives Maroc et militant du Forum social mondial, a affirmé que la crise que connaît la gauche résulte du fait que l’appareil organisationnel, à savoir les Partis politiques, n’a pas su renouveler ses méthodes et outils de travail et de mobilisation, ce qui a engendré « la régression des idées progressistes et innovantes » et a donné lieu à un « discours archaïque, ne suscitant aucun intérêt de la part des citoyens marocains ». Il a affirmé également que l’expérience de l’Amérique latine, avec ses mouvements sociaux militant pour le changement et dénonçant la mondialisation néolibérale sauvage, représente une véritable voie de la réforme de la gauche. Lahbib Kamal a présenté aussi l’expérience du Forum Social Mondial basée sur «une nouvelle approche et culture organisationnelle nouvelle et caractérisée par une souplesse et flexibilité lors de la prise d’une quelconque décision.
Cette dernière ne peut être adoptée que par consensus entre les représentants des mouvements sociaux qui constituent le Conseil international du Forum social mondial», a-t-il indiqué. Selon le même intervenant, la gauche marocaine est invitée à s’ouvrir sur ces expériences mondiales pour en tirer des leçons et retrouver sa place qui lui échoit dans une société qui a besoin de réformes profondes.
Cette troisième édition de l’Université du printemps a connu une large participation des jeunes appartenant aux différents partis et ONG marocaines croyant aux principes de la gauche. Ces jeunes ont participé aux ateliers-débats tout en projetant leurs visions critiques et présentant leurs alternatives dans l’objectif de la refondation d’une gauche nouvelle, unifiée et solide dans ses principes.
Parmi les recommandations importantes de cette université, on peut citer : la multiplication des débats, rencontres et initiatives encourageant  l’Union de la gauche, la création d’espaces de dialogue de la gauche dans toutes les régions et grandes villes du Maroc, l’ouverture sur de nouveaux outils de communication notamment les médias alternatifs tels que l’expérience du portail électronique de la société civile Maghreb/Machrek E-joussour.
Cette expérience a été présentée par le Rédacteur/Mobilisateur de ce portail qui participe à la promotion de la culture alternative et au débat sur la gauche au Maroc.
En clôture de cette Université, les participants ont considéré unanimement qu’il s’agit d’une étape primordiale et importante dans le processus de l’Union de la gauche au Maroc.


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