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Dernièrement, une femme aux jambes fracturées nécessitant une intervention chirurgicale, aurait attendu trois jours avant d’accéder au bloc opératoire, le temps de se convaincre de la nécessité de graisser la patte à des employés.
"Les tarifs sont fixés pour chaque opération, et vous devez payer d'avance; dans le cas contraire, on vous met de côté le temps de faire profil bas et de cracher au bassinet", nous a déclaré une femme qui a vécu ce calvaire.
Malheureusement, le CHP de Sidi Mohammed Ben Abdellah s'est transformé en une sorte de clinique privée œuvrant dans le noir et utilisant les moyens humains et matériels de l'Etat. Dans certaines spécialités, la maternité à titre d'exemple, vous devez mettre la main à la poche pour être bien accueilli et ensuite bénéficier de votre droit légitime aux soins.
Les articles publiés sur ce phénomène, les sit-in organisés par les citoyens, et les différentes réclamations déplorant la propagation de la corruption et l’affreuse dégradation de la qualité du service n’ont suscité aucune réaction de la délégation du ministère de la Santé dont les locaux se trouvent à quelques mètres de ce centre hospitalier.
Certes, du côté de la direction de l'hôpital, on avance l'absence de plaintes écrites de la part des citoyens dénonçant ces actes illégaux, mais ce ne sont pas des mesures qui manquent s'il y a vraiment la volonté de protéger le droit des citoyens aux soins. La situation a visiblement dépassé les responsables locaux. C'est au ministère de tutelle maintenant de prendre des mesures radicales pour mettre fin à ces irrégularités. Certains praticiens devenus des champions de la corruption doivent impérativement mutés, d’autant plus qu’ils ont constitué, au fil du temps, un réseau d'intermédiaires qui leur permet de traiter avec les patients et de collecter l'argent tout en gardant les mains propres.
"Malheureusement, le réseau des praticiens corrompus constitue un front contre toute tentative de redressement et d'assainissement au sein du CHP. L’on garde le souvenir du regretté Docteur Salamitou, ex-délégué du ministère de la Santé qui avait mené une véritable croisade contre un lobby qui s’était dressé contre les mesures prises pour protéger les droits des patients. Pourtant, ce ne sont pas les médecins honnêtes et intègres qui manquent à Essaouira. “On peut facilement saisir la différence au niveau social entre ces derniers et des médecins corrompus qui font désormais partie de la petite bourgeoisie, de la ville" nous a déclaré un syndicaliste du secteur de la santé.
Avec un petit calcul, un chirurgien corrompu qui effectue au minimum deux interventions à 1500 DH chacune peut gagner 3000 DH par jour, ce qui fait un total de 90000 DH par mois, et 1.800.000 DH par an ! pour une infirmière corrompue au service de matérnité, la journée peut se solder sur un minimum de 500 DH, ce qui fait 15000 DH par mois et 180.000DH par un ! De l'argent facile, sale, trop sale, soutiré à de pauvres citoyens souffrants et dont le droit aux soins n'a pas été protégé par l'administration dépassée par le fléau de la corruption.
Essaouira a besoin d'une intervention urgente du ministère de la Santé face à la faillite totale des responsables locaux actuels. La ville a besoin d'un nouveau souffle, d’une vraie volonté d'assainir les structures sanitaires soumises à la corruption, au clientélisme et au laisser-aller.