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L’énurésie ou le mal-être de se réveiller mouillé

Des facteurs psychologiques sont souvent mis en cause


Najoua Friguech
Lundi 22 Avril 2013

L’énurésie ou le mal-être de se réveiller mouillé
Faire «pipi au lit» est le quotidien de nombreux enfants. Mais on ne peut parler d’énurésie qu’une fois toutes les pathologies organiques auront été exclues, expliquent les docteurs Jamal Chiboub, neuropsychiatre à Fès et Abdellah Ouardini, pédopsychiatre à Rabat.
L’énurésie consiste en des mictions d’urine souvent involontaires. Ces dernières doivent être de l’ordre de deux fois par semaine pendant 3 mois pour qu’on puisse parler d’un problème.
Selon les statistiques fournies par le docteur Chiboub, elle toucherait 7% des garçons contre 3% des filles à 5 ans, et 3% des garçons contre 2% des filles à 10 ans. Ce qui signifierait que l’énurésie touche plus les garçons que les filles.
Le docteur Abdellah Ouardini explique que l’énurésie n’est pas une maladie mais un symptôme psychique dû à des conflits internes. «Le symptôme de l’énurésie apparaît dans un contexte psychologique déjà chargé (retard mental, autisme, troubles anxiétiques)», poursuit le docteur Chiboub.
Bien qu’un enfant devienne généralement propre à partir de 3 ans, on ne peut parler d’énurésie qu’à partir de 5 ans, car c’est l’âge où le contrôle physiologique du sphincter vésical est acquis.
Selon le docteur Chiboub, il y a deux types d’énurésie. Primaire lorsque l’enfant n’a jamais été propre. Secondaire, si elle succède à une période de propreté complète d’au moins 6 mois. Dans l’énurésie secondaire, il est utile de pratiquer un bilan à la recherche d’une infection urinaire ou d’une parasitose intestinale.
Le docteur Ouardini ajoute que l’énurésie primaire résulte généralement de ce qu’on appelle «l’immaturité vésicale», c’est-à-dire d’un retard physiologique des réflexes neuromusculaires contrôlant la vessie.
Questionné sur les facteurs héréditaires qui jouent dans l’apparition de l’énurésie, le docteur Jamal Chiboub nous répond que bien que ce lien n’ait pas été démontré,il semblerait qu’il existe. En effet, le risque d’être énurétique augmente quand l’un ou les deux parents ont été eux-mêmes énurétiques.
Concernant le traitement, les  enfants qui souffrent du symptôme «Faire pipi au lit» sont généralement traités par un généraliste. «Lorsque les enfants résistent au traitement médicamenteux, c’est à ce moment-là que nous intervenons pour diagnostiquer d’éventuelles raisons psychiques», nous précise le docteur Ouardini.
Les médecins utilisent souvent une thérapie par la motivation. Il s’agit dune méthode basée sur la récompense en fonction des progrès que l’enfant réalise au fil du temps. Ainsi, on lui demande par exemple de noter sur un calendrier les  nuits qui ont été «sèches» mais pas les  «mouillées» pour ne pas décourager ses efforts.
En effet, il faut absolument éviter les extrêmes dans la réaction qu’a l’entourage face à l’énurésie de l’enfant, une recommandation que partagent les Drs. Chiboub et Ouardini. En effet, il ne faut ni punir, ni culpabiliser, encore moins ridiculiser l’enfant. Créer de l’anxiété chez l’enfant ne peut qu’empirer le problème. Mais plutôt le responsabiliser et l’autonomiser. Cela passe par des gestes simples comme  le faire participer  au lavage des draps ou vêtements mouillés dès son lever. Le laisser lui-même remplacer sa literie.
On peut aussi  faciliter la vie de l’enfant par l’installation d’un petit pot et laisser une veilleuse allumée près du lit de l’enfant pour l’inciter à se lever en cas de besoin, une solution qui peut aider l’enfant à guérir de son énurésie surtout s’il a peur du noir et qu’il craint d’aller seul aux toilettes.
«Ne pas forcer l’enfant à porter des couches en raison de leur connotation infantilisante, c’est comme si de manière involontaire, on tolérait l’énurésie de l’enfant», conclut le docteur Ouardini.

Comprendre les symptômes
«On commence par poser un diagnostic avant de prescrire un traitement. L’essentiel pour nous est de comprendre la signification des symptômes dont souffre l’enfant. Chacun a sa propre histoire, on ne traite pas une énurésie chez un enfant de 7 ans de la même manière qu’un enfant de 15 ans», insiste le docteur Jamal Chiboub.


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