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L’ancien premier ministre britannique persiste et signe à propos de l’Irak : L’ex-avocat de Saddam veut poursuivre Blair pour guerre illégale


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Lundi 14 Décembre 2009

L’ancien premier ministre britannique persiste et signe à propos de l’Irak : L’ex-avocat de Saddam veut poursuivre Blair pour guerre illégale
L’ancien avocat de Saddam Hussein demande des poursuites contre Tony Blair pour guerre « illégale », après ses propos selon lesquels il aurait engagé la Grande-Bretagne dans la guerre en Irak même si Bagdad n’avait pas disposé d’armes de destruction massive.
Giovanni di Stefano, l’actuel conseil de l’ancien ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz, a adressé à l’Attorney General, principal conseiller juridique du gouvernement britannique, une « demande de consentement pour poursuivre » l’ancien premier ministre. M. Blair a ‘enfreint la Convention de Genève de 1957’ en engageant son pays dans une guerre «non justifiée par une nécessité militaire et menée de manière illégale et gratuite», estime Me Di Stefano, un avocat italien du cabinet romain Studio Legale Internazionale, dans la lettre envoyée à Londres.
L’avocat cite à son appui l’interview donnée par Tony Blair, dimanche à la BBC, où l’ancien chef de gouvernement déclare qu’il aurait engagé son pays dans la guerre en Irak, en mars 2003, même si l’ancien dictateur n’avait pas disposé d’armes de destruction massive (ADM). Cela « confirme que la véritable motivation pour attaquer l’Irak était d’en changer le régime et non pas ce que (Tony Blair) a déclaré à l’électorat britannique, le Parlement et les médias en 2003 », estime Me Di Stefano.
L’ancien chef du gouvernement britannique de 1997 à 2007, a, en effet, déclaré à la BBC que l’invasion de l’Irak avait été plus justifiée par « l’idée » que Saddam Hussein « représentait une menace pour la région » que par la présence d’ADM. Invité à dire s’il aurait engagé son pays dans la guerre même si Saddam Hussein n’avait pas disposé d’ADM, M. Blair a répondu : « J’aurais continué à penser qu’il était juste de le renverser. Evidemment, nous aurions employé et développé des arguments différents quant à la nature de la menace ».
«Je ne peux pas réellement penser que nous serions mieux si lui et ses deux fils étaient encore au pouvoir, mais c’est incroyablement difficile... J’avais une décision à prendre», a-t-il poursuivi.
Tony Blair a déjà adopté cette ligne depuis qu’aucune arme de destruction massive n’a été trouvée en Irak après l’invasion, menace qui avait été la principale justification de l’intervention militaire.
Cet entretien est diffusé à un moment où se poursuivent à Londres les audiences publiques de l’enquête sur l’engagement britannique en Irak dans le cadre desquelles Tony Blair doit témoigner en janvier. Au centre de l’enquête figure le fameux «dossier», comme on l’appelle en anglais, présenté le 24 septembre 2002 par Tony Blair et qui affirmait que l’Irak disposait d’ADM susceptibles d’être déployées en 45 minutes. Il s’est ensuite avéré que ce dossier avait été musclé, la mention des 45 minutes ayant été ajoutée. Aucune ADM n’a été découverte en Irak après l’invasion de 2003 dirigée par les Américains et les Britanniques.
La coalition «Stop the War» a estimé que les déclarations de Tony Blair constituaient un «aveu de crimes de guerre». «C’est un acte illégal d’agression selon le droit international d’attaquer un autre pays dans le but d’en changer le régime», accuse l’ONG dans un communiqué. «Le gouvernement de Tony Blair et la Chambre des Communes (Chambre basse du Parlement, ndlr) n’auraient jamais approuvé une guerre si Blair avait donné cette raison», ajoute-t-elle. L’organisation appelle dorénavant au lancement de «poursuites judiciaires» contre Tony Blair «s’il réitère cet aveu devant l’enquête sur l’Irak».
S’étant converti au catholicisme après avoir quitté le pouvoir, l’ancien chef de gouvernement a par ailleurs assuré que sa nouvelle religion n’avait pas eu d’influence sa décision : «Je pense que les gens croient parfois que ma foi a joué un rôle direct dans certaines de ces décisions. Cela n’a réellement pas été le cas».


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