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Le démocrate de 81 ans avait pourtant, a priori, de quoi se réjouir jeudi.
Un procureur spécial, nommé pour enquêter sur une affaire de mauvaise gestion de documents classifiés, a en effet annoncé qu'il ne poursuivrait pas le président américain, candidat à un second mandat.
Mais le magistrat a émaillé son rapport de commentaires politiquement accablants pour Joe Biden, en campagne face à l'ancien président Donald Trump, qui depuis longtemps l'attaque précisément sur ses facultés mentales et physiques.
Le procureur spécial Robert Hur avance qu'un jury aurait du mal à condamner Joe Biden, présenté comme un "homme âgé sympathique, bien intentionné, avec une mauvaise mémoire".
"Je suis bien intentionné, je suis un homme âgé et je sais ce que je fais, bon sang (...) Je n'ai pas de problèmes de mémoire", a répondu Joe Biden, en colère, lors d'une allocution annoncée à la dernière minute.
Le procureur assure que le président a, pendant les interrogatoires, oublié la date de la mort de son fils aîné Beau.
"Comment diable ose-t-il parler de ça?" a lancé le président jeudi, la voix sourde. Le décès en 2015 de ce fils aîné adoré, emporté par un cancer, est un souvenir extrêmement douloureux pour le démocrate, qui porte le chapelet de Beau à son poignet.
Mais politiquement, le mal est fait, et les adversaires républicains de Joe Biden ont immédiatement donné la charge.
"Lorsque l'on n'a pas les facultés requises pour être jugé (...), on n'a certainement pas les facultés requises pour être dans le Bureau Ovale", a asséné le chef de file des élus républicains à la Chambre, Mike Johnson.
"Un homme âgé à la mauvaise mémoire n'a pas à avoir les codes nucléaires", a déclaré Kevin Hern, parlementaire républicain de l'Oklahoma.
Des figures du camp conservateur ont réclamé la mise en oeuvre du 25ème amendement de la Constitution, qui permet de mettre fin aux fonctions du président si ce dernier n'est plus en mesure de les assumer.
Ainsi Marjorie Taylor Greene, fidèle de Donald Trump, affirme: « Si Joe Biden n'est pas capable de faire face à un procès, il n'est certainement pas en mesure, mentalement, d'être président des Etats-Unis ».
Tout indique que Joe Biden, en novembre, affrontera l'ancien président républicain, celui-là même qui l'a affublé du surnom de "Joe l'endormi" et qui se fait un plaisir d'imiter, lors de ses meetings, un rival désorienté et sénile.
Les électeurs semblent moins préoccupés de l'âge du républicain, âgé de 77 ans, et qui a aussi ses moments de confusion.
Lesquels font beaucoup moins de bruit que les propos parfois décousus voire franchement incompréhensibles de Joe Biden.
Ce dernier a par exemple évoqué le week-end dernier une conversation qu'il aurait eue en 2021 lors d'un sommet du G7 avec le président François Mitterrand, décédé depuis bien longtemps.
Il a récidivé mercredi en disant cette fois avoir parlé, lors de la même réunion internationale, à l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, mort en 2017.
Chacune de ces méprises ravive le débat sur l'âge et les capacités du président américain.
Son médecin avait, dans un rapport très détaillé publié il y a un an, décrit un Joe Biden "en bonne santé".
Mais le président américain, de plus en plus, fait son âge: sa démarche est raide, son regard parfois trouble, et il emprunte désormais presque systématiquement l'escalier le plus court pour embarquer dans son avion.
Dans un récent sondage rendu public par la chaîne NBC, 76% des électeurs interrogés se disent préoccupés par la capacité physique et mentale de Joe Biden à effectuer un second mandat, contre seulement 48% s'agissant de Donald Trump.
Le démocrate, qui avait évoqué pendant sa campagne de 2020 l'idée d'être un président de transition, a défendu jeudi sa décision de se représenter.
"Je suis la personne la plus qualifiée dans ce pays pour être le président des Etats-Unis et finir le boulot que j'ai commencé", a-t-il lancé.
Peu après, lors d'un échange avec les journalistes, Joe Biden s'est à nouveau mépris sur le nom d'un dirigeant étranger.
Interrogé sur le conflit à Gaza, il a évoqué des discussions sur l'aide humanitaire avec "le président du Mexique, Sissi." Il voulait en réalité parler du chef d'Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi.