L'armée russe, de son côté, a dit "repousser" de nouveaux assauts de Kiev, tout en continuant à pilonner plusieurs régions d'Ukraine, notamment dans le Donbass, plus au sud, où elle a l'avantage face aux forces de Kiev, qui y sont en infériorité numérique.
Le 6 août, l'armée ukrainienne a attaqué la région de Koursk, s'emparant, selon Kiev, de 82 localités et de 1.150 kilomètres carrés lors d'une offensive qui a surpris Moscou et pris son armée au dépourvu déplaçant pour la première fois de manière massive et prolongée les affrontements en territoire russe.
"Le général (Oleksandre) Syrsky qui a fait état du renforcement des positions de nos forces dans la région de Koursk et de l'extension du territoire stabilisé", s'est félicité samedi Volodymyr Zelensky, à l'issue d'une réunion avec le commandant en chef de l'armée ukrainienne.
"L'opération se déroule exactement comme nous le prévoyions", a-t-il dit dans la soirée dans un message vidéo en ligne.
La veille, le général Syrsky avait informé le président ukrainien que ses troupes avaient avancé "de un à trois kilomètres" et fait de nouveaux prisonniers parmi les soldats russes.
L'armée russe, qui a déployé des renforts matériels et humains, a assuré pour sa part samedi avoir "repoussé" des assauts ukrainiens près de trois localités dans la région de Koursk et infligé de lourdes pertes à son adversaire.
Le président Vladimir Poutine a ordonné il y a plusieurs jours à ses hommes d'"expulser" les forces de Kiev hors du territoire russe.
Cette avancée des forces ukrainiennes intervient alors que l'Allemagne, deuxième contributeur après les États-Unis, compte réduire de moitié ses dépenses militaires au profit de Kiev en 2025, misant sur l'argent généré par les avoirs russes gelés pour continuer à soutenir le pays.
En attendant, l'armée de Kiev s'est ancrée dans la région de Koursk, actant à ce stade une contre-offensive inédite en territoire russe depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Moscou en février 2022.
Au moins 12 civils ont été tués et plus d'une centaine blessés depuis le début de l'opération ukrainienne, selon les autorités russes.
Ces dernières ont accusé l'armée ukrainienne d'avoir détruit un pont servant à l'évacuation des civils dans le district de Glouchovski, à quelques kilomètres des combats les plus chauds dans la région
Une vidéo publiée par le commandant de l'armée de l'air ukrainienne, Mykola Olechtchouk, semble montrer le pont, qui était également essentiel pour l'approvisionnement des troupes russes, touché par un projectile avant de s'effondrer dans un nuage de fumée.
"Les pilotes ukrainiens mènent des frappes de précision sur les bastions ennemis, les équipements, ainsi que sur les centres logistiques et les voies d'approvisionnement de l'ennemi", a-t-il indiqué sur Telegram, sans spécifier directement qu'il s'agissait du même pont.
La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a, elle, déclaré que "des volontaires apportant de l'aide à la population civile avaient été tués" lors de cette frappe. "Tous les responsables de ces actes inhumains seront sévèrement punis", a-t-elle promis.
Face à l'avancée sans précédent des forces ukrainiennes en territoire russe, plusieurs dizaines de milliers de civils ont déjà fui les villages frontaliers de la région de Koursk.
Dans la région voisine de Belgorod, les autorités russes ont annoncé vendredi soir évacuer cinq localités frontalières à partir de lundi et en bloquer les accès.
Côté ukrainien, le flux des évacués se poursuit lui aussi, en direction de la ville de Soumy, à environ 40 km de la frontière commune. La ville a été visée samedi matin par une frappe russe qui a fait deux blessés, d'après le ministère de l'Intérieur.
Parallèlement, de durs combats se poursuivent plus au sud, dans le Donbass, épicentre du conflit dans l'est de l'Ukraine, où l'armée russe grignote du terrain depuis des mois.
Moscou y a revendiqué ces derniers jours la prise de plusieurs villages en direction de la ville de Pokrovsk, un noeud logistique important.
"Des dizaines d'attaques russes ont été lancées sur nos positions au cours de la dernière journée", a déclaré samedi Volodymyr Zelensky, assurant que ses soldats faisaient "tout pour détruire l'occupant et repousser les attaques". "La situation est sous contrôle", a-t-il affirmé.
Des frappes russes ont néanmoins tué deux personnes samedi dans l'est et le nord-est de l'Ukraine, selon les autorités ukrainiennes.
Une frappe a fait au moins un mort et plusieurs blessés à Myrnograd, une localité située à 5 kilomètres à l'est de Pokrovsk, selon le gouverneur local, Vadym Filachkine.
Plus au nord, une femme de 49 ans a été tuée au petit matin dans un bombardement russe dans la région de Kharkiv, selon le parquet régional.